«Je travaille comme pigiste dans un milieu où les horaires de travail sont souvent variables et où les heures supplémentaires sont monnaie courante. Depuis que j'ai des enfants, j'ai de la difficulté à concilier travail et famille. Lors d'une entrevue, est-ce que je devrais tout de suite mentionner que je ne peux pas travailler trop tard (il faut bien aller chercher les enfants à la garderie!) et que je ne peux pas faire d'heures supplémentaires? J'ai peur que cela me nuise lors d'une entrevue, mais je crois que je devrais être honnête envers mon futur employeur.» - Emy

Un pigiste n'a pas de lien de subordination avec le donneur d'ouvrage, indique d'emblée Benoît Charlebois, conseiller en ressources humaines agréé (CRHA) de la firme BC Ressources humaines.

Ainsi, si les demandes d'un client changent, le pigiste peut tout simplement laisser tomber ce client.

«Par contre, cela fonctionne aussi dans l'autre sens. Emy pourrait être écartée si elle refuse de faire les heures supplémentaires nécessaires», indique M. Charlebois.

Le CRHA se questionne toutefois sur le milieu de travail d'Emy.

«Si, dans son secteur, les journées de travail s'étirent souvent jusqu'en soirée, pourrait-elle changer de secteur? C'est important qu'elle aille vers des types de clients qui conviennent à son mode de vie et qu'elle élimine ceux qui l'obligeront à travailler tard le soir», affirme Benoît Charlebois.

Si lors de l'entrevue, le client ne demande pas à Emy si elle est disponible pour travailler en soirée, rien ne l'oblige à aborder la question. Toutefois, Benoît Charlebois l'encourage à mettre cartes sur table.

«À sa place, précise-t-il, je dirais au client que j'ai des enfants et que je dois aller les chercher à la garderie, donc que je ne peux pas faire d'heures supplémentaires en soirée. Par contre, je ne lui conseille pas de dire ça dès le départ en arrivant à l'entrevue puisque cela lui nuirait probablement.»

Tout dépendra de la façon dont Emy présentera ses conditions.

«Dans certains secteurs d'activités, ce sera accepté ou encore, il y aura moyen de trouver un compromis, affirme M. Charlebois. Cela dépendra de la bonne volonté des deux parties, de leur ouverture et de l'offre et de la demande dans le domaine d'activités. Enfin, je tiens à féliciter Emy pour son souci d'honnêteté.»

Augmentation des travailleurs autonomes

Combien y a-t-il de travailleurs autonomes au Québec?

En 2009, ils étaient 564 600, contrairement à 466 900 en 2001.

Source: Statistique Canada, Enquête sur la population active. Traitement: Institut de la statistique du Québec