Au début des années 2000, les perspectives étaient sombres dans l'industrie de la mode. La suppression des contingents d'importation et la mondialisation ont causé la perte de milliers d'emplois. Depuis, le secteur s'est complètement renouvelé et propose une toute nouvelle «collection» d'emplois aux passionnés de la mode.

En effet, de nombreux emplois de «cols bleus» ont disparu, mais plusieurs postes de professionnels et de techniciens ont été créés, selon une étude du Conseil des ressources humaines de l'industrie du vêtement (CRHIV) publié l'an dernier.

«Il faut davantage de designers, car les entreprises doivent lancer des mini-collections entre les collections traditionnelles pour concurrencer les grandes chaînes qui viennent s'installer au Québec», signale Francine Nadeau, directrice des affaires publiques pour l'École de mode au cégep Marie-Victorin.

Et la multiplication des boutiques entraîne aussi la création de nombreux postes de gérant, d'acheteur, d'étalagiste, d'employé en marketing, etc. «Même si les produits sont conçus à l'étranger, c'est important pour les entreprises d'engager des gens qui connaissent bien la clientèle afin de déterminer ce qui va bien se vendre», note Marie-Sonia Gilbert, coordonnatrice du programme de commercialisation de la mode au cégep Marie-Victorin.

Le nombre d'emplois dans l'industrie du vêtement devrait demeurer stable, aux alentours de 73 000 au pays (dont environ la moitié au Québec) d'ici la fin de l'année, indique l'étude du CRHIV. «Des modifications importantes à la composition de la main-d'oeuvre surviendront à cause de la croissance continue du nombre des emplois de cols blancs et par l'absolue nécessité de remplacer des milliers d'employés partant à la retraite, écrit-on. Au-delà du vieillissement des cadres supérieurs, l'étude révèle que l'industrie s'apprête à faire face à un autre défi d'envergure: le vieillissement de ses travailleurs de production.»