Originaire du Nouveau-Brunswick, Isabelle Ferron a toujours désiré, d'aussi longtemps qu'elle se souvienne, devenir infirmière. «Ça a toujours été ce que je voulais faire dans la vie: soigner des gens. Cela n'a jamais changé», explique-t-elle simplement.

Diplômée de l'Université de Moncton en 1999, Isabelle a travaillé plusieurs années dans un centre de personnes âgées sur la péninsule acadienne avant de migrer vers Sept-Îles, en 2008. Son conjoint, qui travaille en électronique, avait de la difficulté à se trouver un emploi dans son secteur. «Nous sommes venus visiter ma soeur, qui habite ici. Nous avons aimé l'endroit et avons décidé de déménager, se souvient-elle. Ça ressemble beaucoup à la péninsule acadienne, avec les bateaux et tout, et c'est une petite ville pas compliquée. C'est vraiment une belle place, Sept-Îles», lance-t-elle.

Contact avec les gens

Ce qu'elle aime le plus de sa profession? Le contact avec les gens et la possibilité de les aider. Une bonne infirmière aura de l'écoute et de l'empathie, croit-elle. «Mais il ne faut pas prendre le monde en pitié, sinon, tu ne passeras pas au travers!», ajoute-t-elle. Au CSSS de Sept-Îles, Isabelle travaille au service de l'hébergement, avec les personnes âgées. «J'aime beaucoup travailler avec les personnes âgées. Elles ont autant besoin de soins que n'importe quel autre patient. Des fois, on a tendance à l'oublier», constate-t-elle.

Si, présentement, elle effectue sensiblement les mêmes tâches que les infirmières techniciennes de son département, son baccalauréat lui donne «l'opportunité de travailler dans d'autres secteurs donnant plus de responsabilités et des ouvertures éventuelles sur d'autres postes, comme celui d'assistante», explique la jeune femme qui aura bientôt 35 ans.

La profession d'infirmière est prenant; chaque jour, elle fait l'évaluation des patients avant d'appeler les médecins. Elle administre la médication, sans compter la coordination de toutes les activités du département, gère l'équipe de préposés et d'auxiliaires, rédige le rapport à la direction. «Mais il n'y a pas une journée qui se ressemble!», remarque-t-elle.

On entend souvent parler des conditions difficiles, mais pour Isabelle, cela fait «partie de la game». «Oui, il y a les heures supplémentaires et des choses qui ne sont pas faciles à vivre, mais ça fait partie du métier. Cela ne nous empêche pas de donner notre point de vue lorsque ça ne fonctionne pas!», conclut-elle avec philosophie.

À SAVOIR

Formation: Baccalauréat en sciences infirmières

Part dans la profession: En 2010-11, 34,3% des infirmières étaient bachelières.

Salaire: De 22,09$ à 39,36$ de l'heure (selon l'échelle salariale)

Taux d'emploi (infirmières techniciennes et cliniciennes): 97,3%

Taux de demande de la main-d'OEuvre: Élevé

Perspectives d'emploi: Les infirmières (techniciennes et cliniciennes) font partie des professions en demande dans le Nord actuellement.

Sources: Emploi-Québec, Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec, Ordre des infirmiers et infirmières du Québec.

formation en soins Infirmiers à sept-îles

Pour contrer le problème du manque de personnel, le cégep de Sept-Îles, qui diplôme entre 12 à 18 finissants du DEC en soins infirmiers chaque année, a mis en place plusieurs solutions novatrices pour attirer les futures infirmières. Depuis quelques années, le cégep offre en collaboration avec l'Université du Québec à Chicoutimi la passerelle DEC-Bac, où les élèves qui ont complété leur DEC en soins infirmiers peuvent accéder directement au baccalauréat en sciences infirmières, d'une durée écourtée de deux ans. L'an dernier, la collaboration est allée encore plus loin: les élèves peuvent désormais poursuivre leur formation universitaire à Sept-Îles. Mais ce n'est pas tout. Le cégep a aussi conclu avec le CSSS de Sept-Îles un partenariat qui assure à tous les élèves du DEC en soins infirmiers un emploi d'été en tant que préposé aux bénéficiaires après leur première année d'étude. Après la deuxième année d'étude complétée, les futurs infirmiers et infirmières ont l'occasion d'être embauchés en tant qu'externes en soins infirmiers, et ainsi aider les infirmières dans leurs tâches quotidiennes. Et, lorsque leur DEC est terminé, les nouveaux diplômés sont assurés d'obtenir un emploi au CSSS de Sept-Îles. Si les infirmières veulent continuer au bac, leur employeur leur permetta de faire les mardis et jeudis à temps complet et de poursuivre leur travail au Centre de santé comme clinicienne. Alors que le cégep est à construire de nouvelles résidences pour pallier à la pénurie de logements à Sept-Îles, l'institution mettra en branle ce printemps des travaux qui vont doubler la surface du laboratoire d'enseignement, dont un laboratoire de soins reproduisant un espace hospitalier. Un projet novateur, auquel s'ajoutera l'acquisition d'un mannequin de simulation. Très sophistiqué, ce mannequin, qui vaut de 40 000$ à 100 000$, réagit aux traitements qui lui sont administrés.