Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse leur portrait et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Après sept ans dans le milieu juridique, Marie-Christine Demers, 32 ans, est retournée sur les bancs d'école pour faire une maîtrise en administration des affaires (MBA). L'avocate a ensuite délaissé la cour pour plonger dans les relations publiques. «Politique, économie, affaires sociales... J'ai d'abord été attirée par le droit pour sa multidisciplinarité», explique Marie-Christine Demers.

Baccalauréat en droit civil et DESS en common law nord-américaine en poche, elle a pratiqué pendant plus de quatre ans comme avocate en litige civil et commercial dans deux grandes firmes montréalaises. Elle a aussi eu la chance de travailler sur une foule de dossiers différents.

Elle n'avait toutefois pas le feu sacré. «Je voyais les autres avocats revenir de la cour avec des étincelles dans les yeux après la victoire. Moi, j'avais le sentiment du devoir accompli, mais sans plus, se souvient-elle. Le droit est un domaine qui requiert tellement de travail, c'est nécessaire d'en faire une passion.» C'est pour cette raison qu'elle a décidé de se réorienter.

En 2009, un mois seulement après avoir terminé sa maîtrise, Marie-Christine est entrée chez Cohn&Wolfe comme conseillère en communications d'entreprise et affaires publiques.

Perdues, alors, ses années en droit? Pas du tout! «Comme à la cour, je dois aujourd'hui organiser mon message pour convaincre», estime la principale intéressée. Sa carrière d'avocate lui a également inculqué une rigueur professionnelle qui lui est toujours utile. Enfin, selon elle, le contact avec les clients est sensiblement le même, que l'on travaille en droit ou en relations publiques.

«Ce que je préfère par-dessus tout, c'est le côté social de mon travail, qui m'amène à mettre en relation différents publics, dit-elle. J'adore aussi approfondir des conseils stratégiques pour les clients.»

Une réorientation de carrière bouleverse toutefois la courbe d'apprentissage. «Au départ, en relations publiques, j'étais très expérimentée sur certains points grâce à ma carrière d'avocate. Sur d'autres points, par contre, j'étais au même niveau que les étudiants de 20 ans», constate Mme Demers. Une réalité qui peut amener certaines frustrations.

Marie-Christine Demers n'est pas déçue de son nouveau métier. «C'est la question que tout le monde me pose: regrettes-tu ton choix? Non!, s'exclame la relationniste. Mon parcours m'aide aujourd'hui, puisque mes connaissances vont au-delà des communications. Le droit m'a aussi ouvert la porte à la réalité des affaires.»