La formation continue est devenue un incontournable en milieu de travail. Au Québec, le certificat de qualité des initiatives de formation évite aux entreprises exemplaires en la matière certaines lourdeurs administratives liées à lapplication de la loi sur les compétences. Pourtant, moins de 1% des entreprises admissibles en ont fait la demande jusquà aujourdhui.

Au Québec, la loi sur les compétences oblige les entreprises qui ont un chiffre daffaires de plus dun million de dollars à investir 1% de leur masse salariale dans la formation continue. Pour se conformer à la loi, les entreprises doivent comptabiliser toutes leurs activités de formation et en fournir les preuves à Revenu Québec, ce qui crée certaines lourdeurs administratives.

Mis sur pied en 2008, le certificat de qualité des initiatives de formation (CQIF) est laboutissement dun processus de réflexion entamé par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT), un organisme paritaire où siègent notamment des représentants demployeurs, dont le Conseil du patronat du Québec (CPQ). Le but: encourager la culture de la formation continue en entreprise en exemptant les employeurs de certaines exigences fiscales et administratives.

Pour obtenir le certificat (valide pour trois années civiles), lentreprise doit démontrer quelle a mis sur pied un processus structuré de développement des compétences, et ce, en concertation avec ses employés. «Le certificat vient attester que lentreprise est exemplaire dans le domaine de la formation continue, que ça fait partie de son plandaffaires et desesvaleurs», résume Norma Kozhaya, économiste en chef pour le CPQ, qui offre en collaboration avec le CPMT des rencontres dinformation pour mieux faire connaître le certificat aux employeurs.

Malgré cet avantage fiscal, plusieurs entreprises hésitent encore à sembarquer dans le processus. En fait, moins de 1% sen sont prévalues à ce jour: «Il y a plus de 12 000 entreprises admissibles au CQIF et à peine une centaine profitent du programme en ce moment», déplore Jean-Luc Trahan, président du CPMT.

Anik Desjardins est directrice des ressources humaines pour lentreprise Omer DeSerres, qui a obtenu le CPMT en 2010. Elle avoue que le changement suscitait certaines craintes au début. «Nous avions peur que ce soit contraignant. Mais, au contraire, ça nous a permis de mieux structurer un processus de formation continue qui existait déjà», affirme-t-elle.

En fait, Mme Desjardins ne voit que des avantages au certificat. «Cest une valeur ajoutée! Faire la comptabilisation des dépenses en vertu de la loi et sassurer davoir tous les documents demande une grande gestion administrative. On peut désormais concentrer notre temps sur des activités qui rapportent davantage, comme le développement de contenu plus créatif pour les formations.» Par exemple, lentreprise qui emploie plus de 300 personnes dans 17 succursales au Québec a introduit des formations vidéo qui permettent de mieux rejoindre leurs employés.

Satisfaction élevée

Selon un sondage effectué par le CPQ en 2010 auprès dentreprises ayant obtenu le CQIF, le taux de satisfaction est très élevé, autant chez les employeurs que chez les employés. Lallégement fiscal, la participation plus active des employés dans la formation et le recrutement et rétention de la main-duvre font partie des avantages mentionnés.

Si, pour 70% des employeurs, le certificat valide et atteste de méthodes qui existaient déjà au sein de lentreprise, 30% dentre eux affirment que faire la demande a permis dentamer un processus de réflexion qui a apporté un changement majeur des mentalités et des façons de faire en regard de la formation continue.

Ce changement est nécessaire dans un contexte de pénurie de main-duvre et de course au talent, croit M. Trahan. «La formation continue, cest un investissement et non une dépense! Cest un incontournable aujourdhui et la nouvelle génération sattend à ça. Elle permet de fidéliser ses employés, dattirer de nouveaux travailleurs et daugmenter sa productivité.»