Ils ont étudié en biologie, en sciences politiques ou en droit. Aujourd'hui, ils sont musiciens, programmeurs de jeux vidéo ou éleveurs de canards. La Presse dresse chaque samedi leurs portraits et démontre que l'école ouvre bien plus qu'une porte.

Aujourd'hui cofondateur et directeur général et artistique du festival de musique Coup de coeur francophone, Alain Chartrand avait pourtant un tout autre parcours en tête lorsqu'il a étudié en biologie, avec une spécialisation en écologie végétale à l'Université de Montréal. Rencontre avec un homme qui voit de la poésie dans tout ce qu'il fait.

Les études scientifiques ont mené Alain Chartrand à la Baie-James en 1976, où il réalisait des études d'impact -et y a notamment rencontré l'ancien maire de Montréal, Pierre Bourque. Il a par la suite fait de l'animation au centre écologique de Saint-Jovite et au Jardin botanique. «Après, je suis parti en voyage durant un an, pour marquer un temps d'arrêt et réfléchir à mon avenir», explique l'admirateur de Marie-Victorin.

Rencontres déterminantes

Alain Chartrand décrit son parcours professionnel dans le domaine musical comme une suite de rencontres.

À son retour au pays, les contrats en écologie se faisaient plus rares. Avec des amis, dont François Blain, il a à ce moment fondé la revue Chansons. Celle-ci a été publiée de 1984 à 1996.

Durant la même période, il a également écrit des chansons pour Passe-Partout et s'est inscrit au Festival de la chanson de Granby, où il a terminé parmi les finalistes.

«C'est en 1987 que Pierre Larivière a convaincu les écrivains du magazine Chansons de mettre sur pied un projet de musique francophone à Montréal. C'est là que Coup de coeur francophone est né», relate Alain Chartrand. «J'étais un peu l'électron libre du groupe. Je suivais la musique», ajoute ce dernier.

La poésie

Y a-t-il un point commun entre les deux parcours d'Alain Chartrand? «Le lien entre l'écologie et la musique, c'est la vie qui bat», répond l'intéressé. «En biologie, on apprend comment la vie s'organise, alors que la musique, c'est la vie», illustre la tête dirigeante de Coup de coeur francophone.

La communication relie aussi les deux domaines d'Alain Chartrand. Si les études d'impact ne lui servent plus vraiment dans son travail aujourd'hui, l'esprit scientifique, lui, est toujours utile.

«J'ai acquis une manière de documenter les choses et de travailler en équipe durant mes années en écologie que j'utilise encore maintenant», explique-t-il.

«En fait, en toutes choses, je cherche à trouver l'équilibre entre la rigueur et la poésie.» Un beau défi à relever!