Mélanie Dekker, 30 ans, aime le travail manuel à l'extérieur. Elle a trouvé de quoi répondre à ses aspirations en devenant chef de train pour le Canadian Pacific, métier qu'elle exerce depuis quatre ans.

Dans la cour de triage, elle trie des wagons et assemble les trains en suivant une liste préétablie. Elle manipule également l'aiguillage, un appareil muni d'un bras qui permet d'effectuer des changements de voies manuellement.

«Je me promène à côté des wagons, à pied entre les voies, ou bien agrippée sur les wagons par une échelle, explique-t-elle. Je donne des indications à l'ingénieur de locomotive en communiquant par radio. Il fait avancer ou reculer le train en se fiant à mes instructions. Il est important que mes directives soient très précises, car je lui sers d'yeux.»

Même si ce travail est plutôt routinier, une rotation entre employés permet de varier les tâches et de côtoyer des personnes différentes chaque semaine, ce qu'elle apprécie.

«J'aime le travail concret, et en voir le résultat à la fin de la journée, dit-elle. Il y a un grand sentiment de liberté dans cet emploi, parce qu'on est toujours à l'extérieur, libre de nos mouvements. Toutefois, la sécurité est extrêmement importante et il faut suivre des règles précises, alors on prend le temps d'effectuer une tâche à la fois, jusqu'au bout, avant de passer à une autre étape. Jamais je n'ai l'impression d'être éparpillée, comme c'est souvent le cas pour un travail de bureau.»

Il faut toutefois être prêt à travailler sous toutes les conditions climatiques. Pluie, neige, froid ou vent : bien peu de choses arrêtent l'industrie ferroviaire, qui fonctionne 24 heures sur 24, 365 jours par an!

«Je travaille de nuit selon un horaire fixe, dit-elle. Mais en début de carrière, on travaille sur appels. Il faut être disponible en tout temps. Cela complique l'organisation de la vie personnelle et familiale. La durée de cette période sur appels varie selon les départs à la retraite et le nombre d'embauches. Pour certains, c'est six mois. Pour d'autres, il faut six ans!»

À savoir: la formation de chef de train est donnée la majorité du temps par les entreprises ferroviaires, qui embauchent sur la base du dossier et des aptitudes des candidats. Une attestation d'études collégiales est également offerte au Cégep de Sept-Îles.

Un chef de train peut devenir mécanicien de locomotive (conducteur de train) après avoir accumulé un nombre d'années d'expérience qui varie selon les besoins de l'entreprise.

Salaire annuel moyen de départ: entre 45 000 $ et 60 000 $ selon les employeurs

Aptitudes requises: excellente santé et forme physique, aptitude au travail physique et manuel, prudence, esprit méthodique, grand souci du détail, souci des règles de sécurité et aptitude à travailler en équipe.