L'immigration au Québec n'est pas bien arrimée au marché du travail, ont déploré hier en commission parlementaire le Conseil du patronat et Patricia Rimok, ex-présidente du Conseil des relations interculturelles (CRI).

Ils participaient aux consultations sur la politique d'immigration 2012-2015. Mme Rimok propose de changer la grille d'évaluation des immigrants économiques. Ces derniers représentent les deux tiers des immigrants accueillis chaque année. «La grille accorde une assez bonne importance à leur âge, leur maîtrise du français et leur formation professionnelle. Mais elle n'évalue pas bien leur expérience de travail», soutient l'ancienne patronne du CRI, un organisme qui a été aboli par le gouvernement. Ses activités seront intégrées au ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles.

Mme Rimok donne l'exemple d'un ingénieur tunisien formé en protection des sols. Son expérience dans le désert le préparerait mal aux emplois à combler sur les mines, où les sols sont beaucoup plus froids. Elle propose de mettre à contribution le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale pour corriger le tir.

Pour mieux intégrer les immigrants à l'économie, le Conseil du patronat propose une solution un peu différente. Il faut adapter la grille pour favoriser les immigrants entrepreneurs et ceux qui détiennent une formation adaptée au marché du travail, plaide son président, Yves-Thomas Dorval. Il souhaite aussi que les divers ordres professionnels reconnaissent mieux les compétences des immigrants.

Comme M. Dorval, Mme Rimok déplore le faible taux de rétention des immigrants investisseurs. Seulement 10% d'entre eux passent plus d'une décennie au Québec. Ce qui priverait le Québec chaque année d'un milliard de dollars.