Q: «Notre fille de 16 ans a travaillé deux soirées dans une rôtisserie et les propriétaires ne l'ont jamais rappelée, ni pour la remercier, ni pour la payer. Devrait-elle être payée pour ces heures travaillées? Doit-on dénoncer cet employeur à la Commission des normes du travail?» Rosanne

Q: «J'ai fait un essai de trois heures comme vendeuse dans une boutique. Je n'y retournerai pas, mais dois-je les convaincre de me payer ces heures travaillées? Ont-ils le droit de refuser?» Vicky

Q: «Après une entrevue, l'employeur me demande de faire une formation non rémunérée de cinq heures, mais rien ne me garantit que je décrocherai l'emploi. Est-ce légal?» Dominique

R: J'ai reçu ces trois questions de lecteurs en quelques jours. J'en ai discuté avec Mélanie Morin, avocate spécialisée en droit du travail et de l'emploi chez Gowlings. «Depuis 2003, il est clairement écrit dans la Loi sur les normes du travail (article 57) que toute période d'essai ou de formation exigée par l'employeur doit être rémunérée. Si une personne fait un essai de deux heures, elle devrait être rémunérée pour trois, parce que selon les normes du travail, c'est le minimum d'heures que doit rémunérer un employeur lorsqu'il fait travailler quelqu'un», indique-t-elle.

Quelle est la recommandation de Me Morin à ces trois lecteurs? Porter plainte à la Commission des normes du travail du Québec.

«Ça peut sembler être beaucoup d'efforts pour recevoir seulement 30 ou 40$, mais il faut toujours investir de l'énergie pour réclamer des droits qui ont été lésés. Lorsqu'on sait qu'on n'est pas seul dans cette situation, c'est aussi plus motivant d'aller de l'avant», affirme-t-elle.

Question fréquente

Q: Je travaille à Montréal et mon employeur me demande de me rendre à une réunion à Québec. Dois-je être rémunéré pour les heures où je serai en déplacement ?

R: Oui. Depuis le 1er mai 2003, il est précisé dans l'article 57 de la Loi sur les normes du travail qu'un salarié est réputé au travail durant le temps d'un déplacement exigé par l'employeur. Cela lui donne donc droit à un salaire. Par contre, le temps consacré à un trajet normal effectué par l'employé pour se rendre le matin à son lieu de travail et retourner chez lui à la fin de sa journée n'est pas couvert par ce paragraphe de la Loi.

Source: Commission des normes du travail