Opérateur d'ascenseur, laitier, draveur... Avec l'évolution des technologies, certains métiers ont disparu ou sont en voie de disparition. La Presse dresse pour vous le portrait de ces dinosaures du monde du travail et de leurs équivalents d'avenir.

Bien campées sur leurs hautes chaises, coiffées d'un casque sur les oreilles, les téléphonistes qu'on appelait opératrices téléphoniques (un métier presque exclusivement féminin) sont à l'oeuvre. Ces femmes ont fort à faire puisque tout est manuel, et le rythme doit être soutenu à toute heure du jour.

Il ne suffisait pas de connaître le numéro de téléphone, dans les années 40! Faire un appel relevait d'un long processus. Marie Archet, qui est devenue téléphoniste à 15 ans, s'en souvient bien. «L'abonné décrochait son téléphone et appuyait sur le bouton d'appel. Sur le tableau de la téléphoniste, un voyant lumineux s'allumait. Celle-ci relevait le numéro de l'abonné et celui demandé. Lorsque le correspondant était joint, la téléphoniste branchait alors les fiches correspondantes pour établir le circuit électrique nécessaire.»

Les appels interurbains passaient par une autre téléphoniste, mais avec un nombre de lignes restreint. Si tous les circuits étaient occupés, elle prenait les numéros des correspondants en note et les rappelait quand une ligne se libérait.

«Les gens appelaient pour connaître l'heure, la météo et même pour joindre quelqu'un qui n'avait pas le téléphone!» soutient Mme Archet. La téléphoniste appelait alors l'abonné le plus proche et lui demandait s'il pouvait aller le chercher.

Si les cellulaires ont définitivement sonné le glas du métier de standardiste, la profession était toutefois déjà sur son déclin depuis le début du XXe siècle. Le service de renseignements 411 pourrait être le dernier vestige de ce métier, bien qu'il soit devenu automatisé.

... à fournisseur de téléphonie IP

Les nouvelles technologies ont créé de nouveaux métiers dans plusieurs domaines. C'est le cas de la téléphonie, qui a vu émerger celui de fournisseur de téléphonie IP. Portrait de ces nouveaux venus au bout du fil.

Il existe une solution de rechange aux services de téléphonie filaire ou par câble traditionnels que nous proposent les compagnies de télécommunications établies. Cette option, relativement nouvelle, c'est la téléphonie internet, aussi appelée téléphonie IP (pour Internet Protocol).

«En fait, c'est très semblable au service téléphonique auquel on est habitués, estime Olivier Roy, technicien informatique responsable du contrôle de la qualité pour un fournisseur. La différence se situe au niveau des branchements.»

Avec la téléphonie IP, la ligne téléphonique de votre compagnie de téléphone n'est plus nécessaire, car le téléphone est branché à un petit appareil nommé passerelle. Cette dernière, branchée à votre modem haute vitesse, s'occupe d'encoder votre voix en données numériques et de la transmettre à votre modem pour se rendre, par le Web, jusqu'au centre de données du fournisseur.

Olivier Roy considère cette avenue comme prometteuse. «Il y a déjà plus d'une centaine de fournisseurs de téléphonie internet, mais le plein potentiel de cette technologie n'a pas encore été exploité», dit-il. Après tout, qui aurait cru il n'y a pas si longtemps qu'il serait possible de parler à son amoureux en voyage d'affaires à Taiwan sans que ça coûte un sou, mis à part la connexion internet?