Avec le nombre de véhicules toujours croissant sur les routes, les emplois dans le domaine des services automobiles sont nombreux. De la vente à la mécanique, en passant par le dépannage, ils sont aussi de nature très variée. Quatre travailleurs du domaine des services automobiles ont accepté de nous parler de leur quotidien.

Plusieurs programmes de formation sont offerts dans le domaine des services automobiles. Fait particulier: ils se donnent tous au niveau professionnel.

Le plus connu et le plus populaire est le diplôme d'études professionnelles (DEP) en mécanique automobile, un programme donné à la grandeur de la province. Viennent ensuite les DEP en carrosserie et en mécanique de véhicules lourds.

En perte de vitesse, le DEP mécanique de véhicules légers se donne pourtant dans la plupart des régions du Québec.

Peu connu, le DEP entretien et réparation de caravanes est offert dans la région de Québec et en Montérégie.

Les diplômés des programmes mécanique d'engins de chantier ou mécanique de véhicules lourds routiers peuvent décider de faire l'attestation de spécialisation professionnelle (ASP) mécanique de moteurs diesels et de contrôles électroniques. Ce programme se donne toutefois dans seulement quelques régions du Québec: l'Abitibi-Témiscamingue, le Bas-Saint-Laurent, Chaudière-Appalaches, l'Estrie et la Montérégie.

L'ASP mécanique de motocyclettes se donne pour sa part seulement à Montréal.

Les DEP vente de pièces mécaniques et d'accessoires et celui en service-conseil à la clientèle en équipement motorisé sont offerts dans plusieurs régions du Québec.

L'industrie des services automobiles est régie par des comités paritaires dans certaines régions du Québec: Montréal, les Cantons-de-l'Est, Lanaudière-Laurentides, la Mauricie, Québec et le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour obtenir le droit d'exercer dans ces régions, les travailleurs doivent suivre le cheminement professionnel défini et répondre à certains critères. Ces comités paritaires offrent aussi de la formation.

DEP en mécanique de véhicules lourds routiers

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 350

> En emploi: 77,9%

> En rapport avec la formation: 83,3%

> Aux études: 16,9%

> Taux de chômage: 5,7%

> Salaire annuel brut moyen: 35 984$

ASP en mécanique de moteurs diesels et de contrôles électroniques

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 58

> En emploi: 79,4%

> En rapport avec la formation: 92,6%

> Aux études: 14,7%

> Taux de chômage: 6,9%

> Salaire annuel brut moyen: 36 348$

DEP en Service-conseil à la clientèle en équipement motorisé

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 45

> En emploi: 77,8%

> En rapport avec la formation: 85%

> Aux études: 7,4%

> Taux de chômage: 16%

> Salaire annuel brut moyen: 30 264$

DEP en carrosserie

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 323

> En emploi: 76%

> En rapport avec la formation: 68,1%

> Aux études: 9,9%

> Taux de chômage: 12,6%

> Salaire annuel brut moyen: 28 912$

DEP en vente de pièces mécaniques et d'accessoires

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 105

> En emploi: 67,7%

> En rapport avec la formation: 75,6%

> Aux études: 20%

> Taux de chômage: 12%

> Salaire annuel brut moyen: 26 208$

DEP en mécanique automobile

> Personnes diplômées visées par l'enquête: 933

> En emploi: 74,2%

> En rapport avec la formation: 78,5%

> Aux études: 13,9%

> Taux de chômage: 11,6%

> Salaire annuel brut moyen: 34 788$

(Source: ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, La relance au secondaire en formation professionnelle - 2010)

Données en date du 31 mars 2010, pour la promotion de 2008-2009 pour l'ensemble du Québec)

Daniel Constantino, mécanicien automobile

«Il le faut, parce que le travail évolue très rapidement et ça n'arrêtera jamais. Il faut avoir envie d'apprendre», affirme-t-il.

Ce qu'il aime particulièrement dans son travail, c'est justement le fait que rien n'est répétitif. «Chaque jour, on voit des problèmes différents, sur des types de voitures différents.»

C'est toutefois là aussi le grand défi. «L'évolution des technologies fait en sorte que les problèmes sont toujours de plus en plus sophistiqués. Il faut continuellement faire de la formation.»

D'ailleurs, même s'il a en poche son DEP en mécanique automobile, M. Constantino vient de suivre une formation complémentaire sur les voitures hybrides donnée par le Comité paritaire de l'industrie des services automobiles de Montréal.

Pour commencer dans le métier, il a travaillé chez Canadian Tire en même temps qu'il faisait son DEP. «Je "faisais" des pneus et des changements d'huile jusqu'à ce que je devienne apprenti», explique-t-il.

Daniel Constantino est ensuite allé chez Touchette. «Au début, je faisais beaucoup de pneus, parce qu'on en fait beaucoup ici, mais là, avec mes compétences qui ont évolué, je fais beaucoup de mécanique», dit-il.

Généralement, il travaille 40 heures par semaine, du lundi ou vendredi. Par contre, dans les grosses périodes, le printemps et l'automne, il peut faire une cinquantaine d'heures. «Ce sont des heures supplémentaires, donc c'est plus d'argent!», précise-t-il.

À savoir : Chose à ne pas négliger lorsqu'on commence dans le métier : l'achat des outils. «Lorsqu'on commence, ce n'est pas évident. Nous devons nous équiper, ça coûte cher et ça sort de nos poches. Je dois bien être rendu à 60 000 $ investis en équipement», explique Daniel Constantino.

Mécaniciens et réparateurs de véhicules automobiles, de camions et d'autobus

Salaire annuel moyen au Québec (2005) : 36 000 $

Personnes en emploi en 2009 :

35 000

Perspectives professionnelles (2010-2014) : Acceptables

Taux de chômage en 2009 :

Modéré

Demande de main-d'oeuvre (2009-2014) : Modérée

Source : Emploi-Québec, Information sur le marché du travail

Danielle Blanchette, directrice commerciale

«Je valide les informations et le mode de paiement avec le client, je lui explique la garantie de base du fabricant et je lui présente différents produits complémentaires en fonction de ses besoins, comme la garantie prolongée et le traitement antirouille», explique Danielle Blanchette, directrice commerciale chez Bourassa Chevrolet Buick GMC, à Laval.

Comment devient-on directrice commerciale ? Souvent, on commence par vendre des voitures.

«Ma carrière dans l'automobile a commencé il y a 25 ans. Lorsque j'achetais une voiture, on m'a proposé de me joindre à l'équipe. J'ai accepté et sept ans plus tard, le directeur commercial est parti et on m'a offert le poste.»

Danielle Blanchette aime le défi continuel de son travail.

«Chaque client est un défi, dit-elle. Certains ont des dossiers de crédit chargés, d'autres ont été échaudés lors de transactions antérieures et je dois faire en sorte que la transaction se réalise. Je dois être très à l'écoute.»

Danielle Blanchette est uniquement payée à commission.

«Il ne faut pas penser juste à l'argent par contre. Je me dis toujours que mon objectif, c'est de rendre service au client et qu'au bout du compte, j'aurai une paye. Je crois à mes produits et d'ailleurs, s'il y en a un nouveau auquel je ne crois pas, je ne le vends pas !»

Pour être directrice commerciale, il faut toutefois être capable de budgéter.

«Le beau temps incite les gens à mettre une auto neuve sur la route, donc c'est bon pour les affaires. Par contre, je dois prévoir qu'en décembre, je peux passer deux ou trois semaines sans avoir de paye», explique celle qui a choisi de travailler environ 30 heures par semaines, en trois jours.

Vendeurs et commis

Commerce de détail

Salaire annuel moyen au Québec (2005) : 30 000 $

Personnes en emploi en 2009 : 159 000

Perspectives professionnelles

(2010-2014) : Favorables

Taux de chômage en 2009 : Modéré

Demande de main-d'oeuvre

(2009-2014) : Élevée

Source : Emploi-Québec, Information sur le marché du travail

Josée Angel, patrouilleuse

«Je travaille sur l'île de Montréal, mais je peux remorquer des véhicules jusqu'à Trois-Rivières, en Ontario, au Vermont, etc. Ce n'est jamais pareil», indique-t-elle.

Ce genre de travail, elle le fait avec un gros véhicule, mais elle conduit aussi parfois des petits.

«Dans ce cas, le travail est différent, précise-t-elle. Je dois dépanner des véhicules qui ont des petits problèmes. Je peux, par exemple, m'occuper d'une crevaison, déverrouiller les portières, faire un survoltage de batterie, changer la batterie, etc.»

Dans son travail, Josée Angel se sent un peu comme un superhéro ! «Surtout lorsque j'arrive à m'occuper du problème et que le membre peut repartir sans être obligé d'aller au garage.»

Par contre, le travail d'un patrouilleur est assez dur physiquement et il est risqué.

«C'est un des métiers les plus dangereux, dit-elle. Nous sommes toujours sur la route et même si nous avons des chandails jaunes, c'est dangereux de se faire frapper. À Montréal, ce qui est désagréable, c'est lorsqu'on doit bloquer une rue pour faire son travail. Les gens ne sont pas contents et ils font souvent des commentaires déplaisants», explique-t-elle.

Pour faire son travail, Josée Angel n'a pas fait de DEP en mécanique automobile.

«C'est CAA qui m'a formée. Avant, je conduisais des chariots élévateurs», ajoute celle qui est patrouilleuse depuis deux ans et demi.

CAA-Québec lui garantit de travailler 40 heures par semaine et généralement, ce sont des journées de 12 heures.

«Pour faciliter la conciliation travail-famille, on m'a toutefois accordé des journées de 8 heures. Par contre, la patrouille, c'est de jour, de soir et de nuit. Je travaille une fin de semaine sur deux et parfois, les jours fériés. La grosse période, c'est l'hiver, donc je peux faire des heures supplémentaires, mais je ne suis pas obligée.»

Conducteur de camion, conducteur de dépanneuse

Salaire annuel moyen au Québec (2005) :

38 000 $

Personnes en emploi en 2009 :

59 000

Perspectives professionnelles (2010-2014) :

Acceptables

Taux de chômage

en 2009 :

Élevé

Demande de main-d'oeuvre (2009-2014) : Élevée

Source : Emploi-Québec, Information sur le marché du travail

Claude Texier, conseiller en ventes automobiles

«Souvent, un client vient une deuxième fois, puis une troisième. On connaît sa femme, ses enfants ; tout le monde a son avis à donner ! C'est normal, c'est le plus gros achat après la maison», indique Claude Texier, conseiller en ventes automobiles chez Coiteux Hyundai, à Montréal.

C'est d'ailleurs la relation avec les clients qu'il affirme aimer le plus dans son travail.

«Il faut acquérir une certaine confiance du client, voir ce qu'il souhaite comme automobile en fonction de ses désirs et de son budget. Ensuite, il y a tout le volet suivi. On le rappelle après trois jours, après un mois, puis après trois mois pour s'assurer que tout va bien avec la voiture », explique M. Texier, 59 ans.

Quel est le grand défi ?

«Les qualités techniques des véhicules sont rendues très proches et dans le contexte, la concurrence est féroce au niveau des conditions de vente. Il y a beaucoup de promotions, donc il faut bien se défendre pour que le client choisisse son produit», affirme-t-il.

Avant d'immigrer au Québec, M. Texier a complété une formation de vendeur en Europe. Il indique que c'est particulièrement important pour faire le travail d'être bilingue et même trilingue.

Le domaine de la vente d'automobiles est très saisonnier et le salaire repose en grande partie sur les commissions.

«Notre salaire de base est très bas : 120 $ brut par semaine. On vend généralement sept ou huit véhicules par mois en janvier et février et de 20 à 25 l'été, donc la rémunération varie beaucoup », indique celui qui travaille 54 heures par semaine, avec plusieurs journées de 12 heures.»

Vendeurs et commis - commerce de détail

Salaire annuel moyen au Québec (2005) : 30 000 $

Personnes en emploi en 2009 : 159 000

Perspectives professionnelles (2010-2014) : Favorables

Taux de chômage en 2009 : Modéré

Demande de main-d'oeuvre (2009-2014) : Élevée

Source : Emploi-Québec, Information sur le marché du travail