Sur le web, on retrouve plusieurs grands sites d'emplois généralistes, mais aussi de plus en plus de petits joueurs nichés qui font leur place au soleil.

JobAssurance est spécialisé dans la recherche d'emploi dans le domaine des assurances, Aeronautical en aéronautique, Infopressejobs en communications: il existe des dizaines et des dizaines de sites de recherche d'emplois spécialisés au Québec. Pourquoi opter pour ces sites alors que les géants Workopolis, Monster et Jobboom affichent des postes dans tous les secteurs d'emplois?

«Nous misons sur la convivialité de notre site, affirme François Gagnon de JobAssurance. Nous sommes très près de nos clients et en tant qu'ancien courtier d'assurances, je connais bien le marché.»

«J'ai démarré jobWings il y a 10 ans pour les gens qui ont un titre comptable puisque ces professionnels n'ont vraiment pas de difficulté à se trouver de l'emploi. Ils se font souvent appeler par des employeurs ou des chasseurs de têtes. À moins qu'ils soient mal pris, ils ne vont pas sur les sites généralistes parce que chercher là-dedans prend du temps.

JobWings leur propose de regarder uniquement et facilement les offres d'emplois pertinentes pour eux», affirme Manuel Francisci, président et fondateur de jobWings. Chez Workopolis, on remarque aussi que les sites d'emplois généralistes ne s'adressent pas à la même clientèle que les sites spécialisés.

«Les personnes qui ont pris la décision de changer d'emploi et qui sont prêtes à envoyer des CV viennent sur Workopolis. Les personnes qui ne sont pas encore prêtes à envoyer des CV, mais qui magasinent viennent aussi puisqu'elles représentent environ 27% de notre achalandage. Mais ces personnes vont davantage sur des sites comme celui de leur association professionnelle», affirme Gabriel Bouchard, président de Workopolis.

Des mariages stratégiques

C'est pour cette raison que Workopolis a fait l'acquisition il y a trois ans du RéseauCiblé.

«Ce réseau compte près de 100 associations professionnelles dont le volet carrière est maintenant géré par Workopolis», précise M. Bouchard.

Après jobWings, Manuel Francisci a fondé et acquis une panoplie d'autres sites spécialisés, 17 au total, dont Infopressejobs, Aeronautical, ITjobs, et EmploiSante regroupés sur le site publipac.ca. Il a aussi fondé la Toile des recruteurs qui a un volet contenu pour les spécialistes des ressources humaines et le moteur de recherche Beljob.

«Le grand défi lorsqu'on est un petit site spécialisé est de joindre des employeurs et des candidats. D'où l'idée de tous ces sites et du moteur de recherche qui suscite beaucoup de trafic», explique-t-il.

Pourquoi avoir fondé tous ces petits sites au lieu d'un gros? «Pour demeurer près des candidats. Les sites spécialisés permettent de faire des recherches très spécifiques dans des sous-secteurs. Nous adaptons aussi notre contenu au secteur, comme les modèles de CV», indique M. Francisci.

Plusieurs sites, mêmes annonceurs

Si les gens qui fréquentent les sites d'emplois généralistes et spécialisés sont souvent différents, les annonceurs sont par contre souvent les mêmes. C'est le cas de la firme spécialisée en capital humain Drakkar.

«Il y a 20 ans, on passait une annonce dans un journal, on recevait 300 CV, 10% correspondait au profil et on n'avait qu'à choisir. Maintenant, afficher un poste spécialisé sur un site généraliste ne suffit plus. Il faut aussi afficher dans des sites spécialisés et partout où on peut! Si on trouve, tant mieux, mais souvent, ce n'est même pas suffisant. Il faut approcher directement des candidats en poste», affirme Stéphane Deguire, directeur, spécialisation ingénierie, chez Drakkar.

La firme affiche même sur des sites français pour des postes à pourvoir au Québec.

Lorsque Workopolis rencontre ses clients pour bâtir des stratégies de recrutement, elle leur offre d'utiliser tous les canaux de son réseau pour atteindre leurs objectifs.

«Par exemple, si notre client a besoin de comptables, nous leur proposons d'afficher à la fois sur Workopolis et dans nos sites du RéseauCiblée pertinents. Ils reçoivent tous les CV à la même adresse, donc ça simplifie le processus», affirme Gabriel Bouchard.

«Bien des gens qui fréquentent les sites généralistes envoient leurs CV comme si c'était du spam! Ces sites génèrent souvent plus de CV, mais attirent un peu n'importe quoi. Avec un site spécialisé, on reçoit généralement moins de CV, mais ils correspondent souvent davantage au profil recherché», affirme Manuel Francisci.

«C'est certain qu'un site généraliste a une portée plus large et cela a ses avantages comme ses inconvénients, affirme Gabriel Bouchard. Le choix d'aller vers un site généraliste, vers un site spécialisé, ou vers les deux dépend de l'ampleur du défi que représente le poste à combler.»