Le syndicat qui représente les employés de Postes Canada recrute dans les comptoirs postaux des pharmacies. Plus de 200 travailleurs de ces établissements, en grande majorité au Québec, ont grossi ses rangs depuis le début d'une campagne de recrutement lancée discrètement l'an dernier, a-t-il annoncé hier.

Le réseau de Postes Canada compte 4000 bureaux de poste. Mais pour mieux desservir sa clientèle, la société d'État a également ouvert près de 2500 comptoirs dans des commerces depuis une vingtaine d'années. Ces succursales sont surtout situées dans des pharmacies.

Sans tambour ni trompette, le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) a amorcé l'an dernier une campagne de recrutement dans ces établissements. Il a convaincu 150 employés des chaînes Uniprix et Pharmaprix. Et lundi, 25 travailleurs de la bannière Familiprix à Québec ont expédié une requête en accréditation syndicale au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI).

Le syndicat a également recruté en Saskatchewan. Au total, 211 travailleurs des comptoirs postaux souhaitent devenir membres.

«Ces gens font exactement le même travail qui est fait par nos membres, mais dans des conditions totalement différentes», a résumé Jacques Valiquette, dirigeant du STTP pour la région de Montréal.

Lorsqu'il atteint le sommet de l'échelle salariale, un commis dans un bureau de poste gagne plus de 24$ l'heure, il profite d'avantages sociaux et de vacances. En guise de comparaison, dit Jacques Valiquette, plusieurs employés des comptoirs postaux dans des pharmacies gagnent le salaire minimum.

Postes Canada affirme que le statut de ces travailleurs a toujours été le même depuis 20 ans: ils n'ont jamais été des employés de la société d'État.

«Les employés qui travaillent dans des comptoirs postaux de détaillants indépendants, comme les pharmacies, ne sont pas embauchés, formés ni payés par Postes Canada, a fait valoir la porte-parole de Postes Canada, Anick Losier. Ils sont embauchés, payés et formés par le propriétaire de la franchise.»

Vers un nouveau statut?

Le STTP souhaite que les travailleurs des comptoirs postaux soient reconnus comme des employés fédéraux, au même titre que les travailleurs des bureaux de poste. Le CCRI devra donc décider si un comptoir postal exploité par un commerce tiers fait partie du service postal au même titre qu'un bureau de poste. Il tranchera par la suite au sujet des requêtes en accréditation syndicale.

Il n'a pas été possible d'obtenir les commentaires de Pharmaprix et de Familiprix, hier. Les travailleurs de certaines pharmacies Uniprix ont bel et bien déposé une requête en accréditation syndicale, a confirmé le porte-parole de la chaîne, Pierre Gince. Mais l'entreprise n'est pas activement impliquée dans le dossier, puisqu'elle un regroupement de succursales indépendantes.

Les salariés de Postes Canada sont sans convention collective depuis le 31 janvier.