Une carrière, ce n'est pas toujours une grande ligne droite sans embûches! Pour faire son chemin, il faut demeurer curieux, éviter les oeillères et rester fidèle à ses passions. C'est un peu ce qu'est venu raconter l'animateur Sébastien Benoît aux élèves de cinquième secondaire du Collège Régina Assumpta lors de la journée carrière organisée au début du mois.

Après être tombé amoureux de l'animation à la radio étudiante du Collège Jean-de-Brébeuf, Sébastien Benoît a décidé de poursuivre ses études en communication. Il a fait une demande d'admission à l'UQAM et à Concordia. Résultat: deux refus.

«J'avais des notes au-dessus de la moyenne, mais les entrevues se sont plus ou moins bien passées. Être refusé dans deux universités reconnues pour leur programme de communication a certainement été l'une des plus grandes difficultés que j'ai eu à traverser dans ma carrière», a-t-il confié aux 425 élèves présents.

L'animateur a finalement opté pour des études en droit tout en animant à CISM, la radio étudiante de l'Université de Montréal. Un soir, alors qu'il était en ondes, le téléphone a sonné. C'était une productrice de télévision. On connaît la suite. Ce qu'on savait moins, c'est que pendant ses débuts à la télé, en tant que chroniqueur, Sébastien Benoît faisait son stage dans un grand cabinet d'avocats. Du temps perdu à ses yeux?

«Le droit aide à comprendre les enjeux de la planète et ça me sert tous les jours. Je me suis toujours dit aussi que si jamais ça foirait, j'aurais toujours mon droit et je pourrais aller pratiquer», a expliqué l'animateur qui en était à sa cinquième participation à la journée carrière de Régina Assumpta.

Pourquoi toujours accepter de se prêter au jeu?

«Je n'ai jamais vécu de journée comme ça lorsque j'étais étudiant et je trouve que c'est un concept intéressant. Et j'aime les jeunes. Ils répondent bien. Il faut redonner aussi dans la vie. J'ai été super privilégié et si mon parcours peut les encourager à être curieux, tant mieux!»

Des résultats concrets

De son côté, Michel Saba a eu la chance de vivre une journée carrière lorsqu'il était en cinquième secondaire à Régina Assumpta.

«J'avais assisté entre autres aux conférences d'une journaliste, d'une rédactrice en chef de magazine et d'un réalisateur télé. Cette journée a été mon premier contact avec des professionnels d'un milieu qui suscitait ma curiosité et elle a largement contribué à ma réflexion. J'ai finalement décidé de poursuivre mes études en communications», indique celui qui est revenu cette année à la journée carrière en tant que conférencier.

Anne-Marie Raymond, conseillère d'orientation au Collège Regina Assumpta, affirme d'ailleurs que plusieurs anciens élèves ont fait leur choix de profession grâce à une conférence de la journée carrière. «Par exemple, depuis plusieurs années, nous invitons un ou une juricomptable, un domaine méconnu, et cinq anciens ont choisi d'aller vers ça.»

Elle précise que ce n'est toutefois pas le but premier de l'événement qui, durant ses presque 20 ans d'existence, a accueilli des conférenciers comme Liza Frulla, ancienne ministre libérale et Monique Leroux, présidente et chef de la direction de Desjardins.

«L'objectif de la journée carrière, c'est vraiment d'amener les élèves à découvrir des possibilités. Je vais toujours chercher des gens de tous les grands domaines et j'oblige les élèves à aller voir des conférences très différentes. Ils ne peuvent pas aller voir seulement un médecin et un avocat! Ils doivent aussi aller voir ailleurs, du côté des techniques par exemple», indique Mme Raymond.

Samuel Coulombe a bien écouté les consignes et il a décidé de partir à la découverte. «J'ai choisi d'aller voir la conférence du kinésiologue parce que c'est une médecine douce et il y a des préjugés par rapport à ça. Je voulais en savoir plus. Ça m'intéresse aussi parce que j'aime le sport», explique l'élève de cinquième secondaire.

Lorsque La Presse l'a rencontrée, Amélie Nolin s'apprêtait pour sa part à assister aux conférences d'une pharmacienne et d'une policière, les deux choix de carrière qui l'intéressent le plus. «Je suis vraiment contente parce que j'hésite entre les deux.»

L'heure est donc aux grands questionnements pour les élèves de cinquième secondaire qui devront bientôt faire leur choix de programme pour l'an prochain. Pour la conseillère d'orientation également, cette période de l'année est mouvementée.

«La journée carrière est un déclencheur. Ma boîte de rendez-vous déborde toujours après et tous les midis, je réponds aux questions sans rendez-vous. Certains me disent qu'ils ont découvert ce qu'ils voulaient faire dans la vie. D'autres me disent qu'ils sont tout mélangés. Mais c'est bon aussi. Ils entrent vraiment dans un processus de questionnement.»