Pour un nouveau gestionnaire, encadrer du personnel peut représenter le défi de sa carrière! De prime abord, quand une personne devient gestionnaire, c'est que l'entreprise reconnaît son expertise; du coup, ses responsabilités augmentent, lui donnant ainsi davantage d'occasions de dépassement. Il va sans dire qu'un certain statut accompagne cette promotion et que l'augmentation de salaire ne sera pas de refus.

Pour ces raisons, accepter la promotion peut paraître chose facile à la plupart des employés et leur réflexion sera brève. Pourtant, une fois en poste, le nouveau gestionnaire découvre souvent que son rôle n'est pas si reluisant. En effet, le mandat comporte ses fardeaux: devoir encadrer des employés difficiles, avoir le sentiment d'être responsable de tout ce qui ne va pas, devoir résoudre des problèmes complexes que les employés n'ont pu régler eux-mêmes, avoir un comportement exemplaire, vivre un stress plus élevé, et ainsi de suite.

La grande question qu'un employé devrait se poser avant d'accepter un poste de gestionnaire est la suivante: ai-je du courage? Le courage managérial est l'ingrédient qui permet non seulement de dormir sur ses deux oreilles la nuit venue, mais aussi de jouer pleinement son rôle de gestionnaire en prenant des décisions parfois difficiles, qui n'auront pas la faveur populaire, et en encadrant son équipe sans chercher à plaire.

Qu'entend-on par courage managérial? Il confère une forme de pouvoir à celui qui en fait preuve, le pouvoir du leadership. Les gestionnaires qui ont du courage sont généralement des personnes responsables. Le terme responsable signifie «apte à répondre». On peut donc qualifier de responsable quelqu'un qui peut répondre de ses paroles et de ses actes. Les gestionnaires qui ont du courage parlent peu, mais ils agissent et les employés ont envie de les suivre! Ils font preuve d'intégrité en accomplissant l'entièreté des tâches inhérentes à leur rôle, y compris celles qui leur plaisent moins, que cela consiste à faire un discours en public ou à réprimander un employé.

L'audace est également une caractéristique importante de ceux qui sont courageux. Ils sont prêts à prendre des risques comme celui de recruter une personne aux idées innovatrices qui n'a aucune expérience dans le domaine d'activité de l'entreprise. Ces gestionnaires ont la force d'affronter la peur qui accompagne le risque. Ils reconnaissent qu'il s'agit d'un passage obligé, puisque les gains réalisables sont à la hauteur de l'effort qu'ils requièrent.

Les individus dotés de courage managérial sont aussi souvent reconnus pour leur détermination et leur persévérance. Ils ne se découragent pas au premier obstacle. En cette période de Jeux olympiques, les athlètes sont nombreux à citer la détermination mentale qui les amenés à dépasser constamment leurs limites comme étant la qualité qui leur a permis de se qualifier pour les jeux. L'atteinte de leur but est tellement importante pour eux que l'effort n'a pas de prix.

Être ou ne pas être gestionnaire

La gestion est un rôle plus fondamental que la supervision des opérations, puisqu'il implique d'encadrer des personnes. Il s'agit en quelque sorte d'une vocation. Certains ont le courage requis de façon innée, d'autres pas. La décision de passer du rôle d'employé à celui de patron ne devrait donc pas être prise à la légère.

Cet article se trouve dans le portail de l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés www.portailrh.org. Joëlle Charpentier, CRHA, MBA, est associée chez Maletto et Associés, Services-conseils en développement organisationnel.