Quand on pense «assurances», un cliché vient en tête: celui d'un vendeur trop insistant débarqué par surprise au mauvais moment. Ce n'est certainement pas l'image que projette Audrey Van Houtte-Drapeau, courtier en assurances chez Aon Parizeau/Reed Stenhouse.

La jeune femme a choisi ce domaine lors d'un retour aux études à 25 ans, après une discussion avec des amis qui l'imaginaient bien dans ce métier. Ils savaient qu'elle aimait les chiffres et le service à la clientèle. À l'écouter parler, on comprend qu'ils avaient vu juste, car son travail la passionne!

 

«J'aime la relation avec le client et le côté juridique de l'assurance, dit-elle. J'ai toujours été attirée par ce qui comportait un aspect légal. Sans devenir avocat, c'est un beau compromis.»

D'autant plus que le secteur est en ébullition constante. «Avec le manque de relève, les entreprises essaient de créer un environnement de travail stimulant. On se fait attribuer des tâches importantes plus rapidement, ça crée des défis à relever et des occasions d'apprentissage», dit-elle.

Par ailleurs, elle sait que si elle se lasse un jour de ses tâches actuelles, elle pourra se déplacer vers l'une des nombreuses branches qu'offre l'assurance.

Des emplois diversifiés

L'assurance compte deux grands secteurs: l'assurance de dommages et l'assurance de personnes. Au Québec, il s'agit d'un domaine où les emplois ne manquent pas, assure Robert LaGarde, président de la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages.

«Il y a ici 11 sièges sociaux de compagnies d'assurances et 180 assureurs distincts opèrent au Québec, dit-il. Uniquement en assurance de dommages, on compte 25 000 travailleurs. Environ 96% des diplômés trouvent un emploi immédiatement après leurs études.»

Pour ce qui est de l'assurance de personnes, 8505 cabinets employaient 17 565 conseillers en sécurité financière au Québec en 2007, selon le Guide Jobboom des Carrières d'avenir 2009, qui a sélectionné les assurances dans son palmarès.

Les étudiants peuvent compléter une attestation d'études collégiales en dix mois ou encore un diplôme d'études collégiales en Conseil en assurances et en services financiers, qui ouvre la porte à l'ensemble des possibilités. Au total, 26 établissements scolaires québécois offrent une formation. Parmi les employeurs potentiels, 70% recherchent les candidats ayant complété un DEC, indique M. LaGarde.

Il faut dire que l'assurance est devenue plus complexe au fil des ans. «Il y a 30 ans, une police habitation couvrait tous les besoins, dit-il. Aujourd'hui, on veut des contrats à la carte. Le courtier doit amener les clients à expliquer clairement leurs besoins. Il faut une meilleure communication.»

Les diplômés en assurances peuvent notamment devenir courtiers, agents, experts en sinistre, souscripteurs ou conseillers en sécurité financière. Selon la Coalition, 1400 postes au minimum doivent être comblés chaque année au Québec en assurances de dommages.

Loin d'être ennuyeux

Si l'assurance a la réputation d'être monotone, c'est un mythe, selon Robert LaGarde. Et ce mythe fait la vie dure aux recruteurs qui peinent à trouver de la relève à l'aube du départ à la retraite d'une part importante des effectifs, les baby-boomers.

La Coalition a donc décidé de prendre les grands moyens pour aller chercher les jeunes là où ils se trouvent. Elle a entre autres mis sur pied une escouade tactique qui visitait La Ronde l'été dernier, de même qu'Expo-Québec, distribuant macarons et tatouages. L'autre outil par excellence pour rejoindre les 14-25 ans est le site internet Kambriolage.

«Sur ce site, on simule le travail d'un expert en sinistre, explique M. LaGarde. C'est un passionné qui recherche les causes des dommages. Pendant son enquête, il parle à la police ou aux pompiers et analyse les rapports. Son travail est très varié et stimulant sur le plan intellectuel. Une journée, c'est un incendie. Le lendemain, c'est une inondation ou un vol.»

Tous ces efforts semblent porter leurs fruits. Pour l'année scolaire 2007-2008, les inscriptions avaient augmenté de 31% par rapport à l'année précédente, à la suite de ces activités. Mais comment savoir si le domaine de l'assurance convient à nos aptitudes?

«Nous avons aussi développé un jeu-questionnaire: Avez-vous le profil d'un pro? En 34 questions précises, on peut voir si on a les qualités requises. On cherche des gens qui sont capables de gérer la pression, de faire valoir leur point de vue. Les clients ont l'impression d'acheter un bout de papier, il faut qu'ils se sentent en confiance!» ajoute Robert LaGarde.

On peut remplir ce jeu-questionnaire en se rendant sur www.questionnaire.chad.qc.ca