En plus de faire partie des secteurs à forte croissance, les emplois en environnement permettent, à ceux qui veulent faire avancer cette cause, de devenir des agents de changement au sein des entreprises.

Parlez-en à Jade Guilbert, gestionnaire en environnement et horticulture à l'Hôtel des Seigneurs à Saint-Hyacinthe. Depuis que son poste a été créé il y a six ans, elle a contribué à implanter plus de 120 mesures environnementales dans l'hôtel. De quoi combler sa fibre verte!

 

«L'environnement m'a toujours passionnée, dit-elle. Très jeune, je jardinais avec mes parents et nous faisions du compost. J'ai eu le goût de faire un métier qui me permettrait de poser des gestes concrets, qui ont un impact sur l'avenir.»

Pour y arriver, elle a obtenu une attestation d'études collégiales en coordination en environnement au cégep Rosemont.

C'est le même genre de passion qui a incité Kevin McMahon, directeur général de Takt-etik, à s'inscrire au Diplôme d'études supérieur spécialisé en éco-conseil, à l'UQAC.

Une passion

Depuis longtemps, ce jeune entrepreneur, occupant déjà un poste confortable en gestion, avait l'environnement à coeur. Mais même s'il utilisait les transports en commun et qu'il recyclait et compostait ses déchets, il trouvait que ce n'était pas assez.

«C'est bien beau de faire tout ça en tant qu'individus, dit-il, mais on se rend compte que les entreprises ont un grand impact sur l'environnement. On peut en faire un important levier de changement. C'est ça qui me motive.»

Quand il a appris qu'on pouvait en faire un métier, il n'a pas hésité à retourner sur les bancs d'école et, du même souffle, à lancer son entreprise d'éco-conseil.

«En travaillant en gestion, j'ai réalisé que les entreprises n'étaient pas suffisamment bien outillées pour gérer les risques reliés à la réputation et à l'environnement, dit-il. C'était un bon créneau pour se lancer en affaires.»

La PME de cinq employés réalise maintenant des mandats auprès de municipalités, d'entreprises et même de musées! Les écoconseillers les aident à implanter une gestion environnementale rigoureuse et mesurée par des indicateurs précis.

Besoins importants

Selon le Conseil canadien des ressources humaines de l'industrie de l'environnement, le taux annuel moyen de croissance de l'emploi en environnement dépasse de 12,5% celui des autres secteurs d'emploi.

Cette demande se reflète dans le taux de placement des étudiants dans les divers programmes d'environnement. À l'Université de Sherbrooke, un sondage auprès des diplômés, réalisé il y a deux ans, révélait que la moitié d'entre eux s'étaient vu offrir un emploi avant la fin de leurs études. Un autre 29% a déniché du travail dans les trois mois ayant suivi la fin du programme de maîtrise.

«Malgré une croissance de notre clientèle étudiante de 250% depuis 1999, le taux de placement demeure à près de 100%», dit Michel Montpetit, directeur du Centre universitaire de formation en environnement de l'Université de Sherbrooke. La maîtrise en environnement à Sherbrooke, qui existe depuis les années 1970, vient de remettre son diplôme à un 1000e étudiant en mars dernier.

Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, il n'est pas nécessaire d'avoir suivi une formation scientifique pour accéder à une maîtrise en environnement. L'an dernier, des étudiants en provenance de 70 programmes différents ont été acceptés à Sherbrooke.

Selon M. Montpetit, ces diplômés trouvent des emplois à 47% dans l'industrie, à 22% dans des firmes de consultants et à 21% dans la fonction publique fédérale ou provinciale.

Par ailleurs, Michel Montpetit apprenait en primeur à La Presse que le cheminement régulier de la maîtrise sera offert au campus de Longueuil à partir de septembre 2010, alors que, présentement, seule la formation continue aux adultes y est accessible.

Du côté collégial

Au collégial, les perspectives d'emploi sont aussi excellentes. Au DEC en techniques du milieu naturel offert au cégep de Saint-Félicien, on manque d'étudiants pour répondre aux besoins des entreprises, confirme Alain Morin, responsable de l'organisation des stages pour le volet protection de l'environnement.

Ces étudiants sont formés, entre autres, pour faire la collecte d'échantillons et de données et pour les traiter en laboratoire ou à l'aide de logiciels. Ils trouvent des emplois dans des firmes spécialisées en décontamination des sols ou en réhabilitation de sites, ou dans le secteur de la pollution de l'air. Depuis quelques années, les municipalités et les MRC deviennent aussi des employeurs importants, explique M. Morin.

D'autres cégeps offrent des techniques en bioécologie, notamment ceux de Saint-Laurent, de Sainte-Foy et de La Pocatière. Le taux de placement en emploi relié à la formation six mois après la fin des études était de 87% en 2006, selon les informations recueillies auprès du cégep de Sainte-Foy.