Colin Chang est associé au grand cabinet d'avocats White&Case, à Londres. Avant l'Angleterre, il a travaillé à New York et à Paris, en plus d'être constamment appelé à voyager aux quatre coins du monde: Johannesburg, Moscou, Hong Kong, etc. Pourtant, Me Chang a grandi à Montréal et a fait son droit à McGill. Comment arrive-t-on à se bâtir une carrière internationale du genre?

D'abord, il ne faut pas avoir peur de travailler fort pour relever de nouveaux défis! Lorsque Colin Chang a décidé de tenter sa chance à New York, il avait de la difficulté à se trouver un job vraiment intéressant au Québec.

 

«Dans les grands cabinets, on me reprochait toujours mon manque d'expérience. J'ai finalement décroché un poste d'adjoint au sous-ministre de la Justice, à Ottawa. C'était très loin de la pratique du droit! Pourtant, j'ai réussi par la suite à me faire engager par le cabinet américain Sherman&Sterling, où j'ai commencé à faire du droit commercial.»

Me Chang a donc dû apprendre sur le tas. Il est finalement devenu un spécialiste du droit boursier. «C'est d'ailleurs une chose que j'admire des grands cabinets américains. Lorsqu'ils ont confiance en quelqu'un, ils sont prêts à tout lui montrer. Par contre, il faut travailler très fort, être enthousiaste et avoir envie d'apprendre», affirme Me Chang.

Marianne Lauzon, directrice de marque chez L'Oréal Canada, en sait quelque chose. Il y a quelques années, elle a laissé son poste confortable à Montréal pour aller relever de nouveaux défis, elle aussi, dans la Grosse Pomme.

«Comme je demeurais toujours chez L'Oréal et que je m'occupais des mêmes produits, ma transition a été facilitée. Mais ça demeure un grand défi de s'installer dans un autre pays. Il faut avoir une bonne capacité d'adaptation et il faut vraiment vouloir réussir, parce qu'il faut repartir à zéro, refaire ses preuves.»

Formation et langues

Si la candidature de Me Chang a intéressé un grand bureau de New York, c'est entre autres grâce à la qualité de la formation qu'il avait reçue à McGill et à sa maîtrise de l'anglais et du français.

«Mon français était un atout et il a toujours été clair que j'irais un jour travailler à leur bureau de Paris», indique-t-il.

La formation et les langues maîtrisées par un candidat ont évidemment beaucoup à jouer dans le développement d'une carrière à l'international. Au Centre de soutien aux études et de développement de carrière (CSEDC), à l'Université de Montréal, on conseille aux jeunes qui souhaitent travailler au-delà des frontières d'acquérir le plus possible d'expériences pertinentes.

«Maintenant, les jeunes voyagent beaucoup et ils sont très nombreux à vouloir faire carrière à l'international. Pour multiplier leurs chances de réussir, ils doivent choisir des profils d'études en lien avec l'international, réaliser des stages ou des échanges à l'étranger, se créer un bon réseau de contacts et, bien sûr, améliorer leurs compétences en langues», affirme Johanne Ricard, conseillère en orientation au CSEDC.

Adaptation

Parce qu'évidemment, travailler à l'étranger ne se fait pas nécessairement du jour au lendemain. Par exemple, Marianne avait identifié L'Oréal comme employeur de choix pour réaliser ses ambitions lors d'une foire aux carrières, alors qu'elle était étudiante.

«L'Oréal encourage beaucoup le développement de talent à l'interne. L'entreprise favorise aussi la formation de ses employés, alors j'ai eu des cours d'anglais dès mon arrivée. C'était évidemment essentiel pour décrocher le poste à New York.»

Colin Chang souhaite tout de même apporter une nuance. «C'est certain que plus on maîtrise de langues, mieux c'est. Toutefois, il ne faut pas penser qu'on ne pourra pas travailler en Asie, par exemple, sans connaître le mandarin. Il ne faut pas oublier que la langue de business, c'est l'anglais.

«D'ailleurs, une fois la crise économique passée, je crois qu'il y aura beaucoup d'occasions pour aller travailler en Asie, mais aussi au Moyen-Orient, parce que ces régions du monde manquent énormément de professionnels.»

LE QUIZ DE JOHANNE RICARD

Êtes-vous faits pour une carrière internationale?

> Réalisez-vous qu'une carrière à l'international ne signifie pas seulement voyage et plaisir ?

> Êtes-vous certain que n'êtes pas en train de fuir vos problèmes ?

> Avez-vous un intérêt marqué pour les autres cultures et une bonne ouverture?

> Avez-vous de bonnes aptitudes en communication et en écoute ?

> Maîtrisez-vous quelques langues ?

> Avez-vous une bonne capacité d'adaptation?

> Êtes-vous patient et tolérant ?

> Êtes-vous curieux ?

> Êtes-vous en bonne santé physique et émotive ?

> Avez-vous le goût de relever de nouveaux défis ?