Les grandes chaînes d'alimentation nous donnent la possibilité de faire nos courses en ligne. En profitons-nous ? Quels sites sont les plus utilisés ? Préférons-nous la livraison ou la cueillette en magasin ? Quel épicier a choisi la meilleure formule ? Un sondage commandé par la BMO fournit des réponses éclairantes.

28 %



C'est la proportion des Canadiens qui ont déjà fait leur épicerie en ligne. « C'est peu », analyse l'expert en vente au détail de BMO Marchés des capitaux, Peter Sklar, dans un document publié hier. Mais le fait que la grande majorité des répondants (85 %) se soit exécutée dans la dernière année lui fait dire que le phénomène prend actuellement de l'ampleur.

PEU D'ALIMENTS FRAIS

Parmi les Canadiens qui achètent de la nourriture en ligne, la moitié le font « occasionnellement ». Et seulement 18 % le font chaque semaine. Cela fait dire à M. Sklar que « l'épicerie en ligne est principalement utilisée pour remplir le garde-manger » et se procurer des produits d'entretien ménager. Les détaillants ont souvent admis que c'était un défi de taille de convaincre les clients d'acheter des fruits et des légumes. Pour rassurer ses clients, Metro indique qu'il « prend soin de toujours choisir les produits les plus beaux et les plus frais, exactement comme vous le feriez », lit-on sur son site.

AMAZON.CA, LE FAVORI

On n'y trouve ni fruits, ni viande, ni produits laitiers. Pourtant, ce site est le plus utilisé par les Canadiens qui font leur épicerie en ligne. Une autre preuve, selon la BMO, que ce sont surtout les aliments non périssables (ceux qu'on place dans son garde-manger) qui sont achetés sur le web. La popularité du site Metro.ca est « forte », note M. Sklar, puisque parmi tous les Canadiens, seuls les Québécois peuvent y faire leurs achats. L'analyste rappelle que « l'entreprise prévoit lancer un site transactionnel en Ontario prochainement ».

LIVRAISON 1 -  CUEILLETTE 0

La livraison à domicile est nettement plus appréciée par les consommateurs que le ramassage en magasin. Parmi tous ceux qui ont déjà fait leur épicerie en ligne, pas moins de 71 % ont choisi de se faire livrer leurs achats. La BMO souligne que ce résultat est « remarquable étant donné qu'il y a beaucoup plus d'options de ramassage en magasin que de livraison à domicile ». Néanmoins, ceux qui ont récupéré eux-mêmes leurs achats ont été satisfaits de l'expérience, lui accordant en moyenne quatre étoiles sur cinq.

LE TEMPS VAUT DE L'ARGENT

Mais combien d'argent au juste ? Le sondeur a voulu savoir l'extra maximal que les consommateurs étaient prêts à payer pour se faire livrer leurs courses le jour même. « Les consommateurs ne sont pas prêts à payer un gros extra », conclut M. Sklar à la lumière des réponses. La question posée faisait directement référence au service offert par Amazon Prime, « mais nous croyons que la réponse est applicable à toutes les autres options de livraison en un jour », note-t-il.

METRO A VU JUSTE

Puisque la popularité des achats d'aliments en ligne est encore « limitée », Peter Sklar estime que le contexte actuel « favorise » les supermarchés ayant choisi une stratégie requérant un faible investissement. Il fait ainsi référence à Metro et Loblaw. Empire (IGA) est au contraire désavantagé étant donné ses « investissements significatifs en commerce électronique avec Ocado [une entreprise britannique experte en la matière] ». Et puisque les consommateurs préfèrent la livraison à domicile, Metro gagne des points par rapport à Loblaw, qui mise sur le ramassage en magasin. Conclusion de M. Sklar : « Des trois grandes chaînes au pays [...] la stratégie de Metro est la plus avantageuse ».