Fondée en 1975, la chaîne de magasins de vêtements pour hommes et femmes Bedo n'existe plus. Tous les magasins au logo noir et blanc ont été fermés ces derniers mois.

Les informations sur le sujet sont très peu nombreuses. Le site web du détaillant n'existe plus. Au siège social de la rue Desaulniers, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, le téléphone n'est plus en service.

La page Facebook de Bedo, toutefois, est encore active. La dernière publication remonte cependant au 23 novembre dernier et le numéro de téléphone affiché est erroné. Étonnamment, quelqu'un nous y a assez rapidement confirmé que tous les magasins étaient fermés depuis environ deux mois, sans préciser la raison.

Il n'a pas été possible de parler au fondateur de la chaîne de magasins, Peter Nasri. Sa chic résidence du quartier Ahunsic-Cartierville est actuellement à vendre pour 2,495 millions de dollars.

Le syndic qui s'est occupé du dossier de l'entreprise ces dernières années, Litwin Boyadjian, n'a pas répondu à nos multiples appels. Sur son site, le document le plus récent concernant Bedo est daté de juillet 2015. Le Bureau du surintendant des faillites indique ne rien avoir reçu du détaillant depuis 2015.

Nos sources dans le secteur de l'immobilier commercial disent pour leur part ne pas savoir ce qui s'est produit. Dans certains cas, les magasins ont fermé leurs portes à la fin de leur bail, mais les derniers jours de Bedo demeurent, pour eux, nébuleux.

DEUX FAILLITES

On se rappellera qu'en mai 2014, Bedo avait déclaré faillite, mais que 13 magasins avaient survécu en étant officiellement rachetés par Mary Minassian Nasri, conjointe du fondateur. L'entreprise d'environ 120 employés avait alors accumulé des dettes de 8,3 millions.

En entrevue avec La Presse, Peter Nasri avait alors expliqué que les causes de ses problèmes financiers étaient « très nombreuses », mais que la principale était les « très hauts coûts d'occupation ». « À cause de l'économie, les gens dépensent moins qu'avant, alors on ne peut plus payer des loyers élevés. On essaie d'obtenir des loyers plus raisonnables. »

Cinq membres de la famille d'origine syrienne faisaient partie de la liste de créanciers : Peter Nasri (1,025 million), Mary Minassian Nasri (908 600 $), Paul Nasri (500 000 $), Georges Nasri (57 000 $) et Antoine Nasri (36 000 $).

Un scénario similaire s'était produit en 1992. Selon des reportages publiés à l'époque, Bedo avait été forcée de recourir à la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies en raison de dettes accumulées de 10,2 millions.

Bedo avait survécu. Et en 2010, le détaillant avait fait les manchettes pour une bonne nouvelle : la mise en marché d'une collection capsule signée par le réputé designer Denis Gagnon. Les vêtements avaient été bien accueillis par le public.

Selon les très rares textes publiés sur l'entreprise ces dernières décennies, Bedo aurait exploité jusqu'à 65 magasins dans les années 80.