Dans la foulée de l'affaire Walmart, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) revient à la charge pour réclamer que le secteur privé soit assujetti à la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics.

Le géant du détail a soulevé l'indignation, la semaine dernière, en mettant fin à son programme de formation professionnelle, privant du même coup de nombreuses personnes souffrant d'un handicap intellectuel ou d'un trouble du spectre de l'autisme de leur emploi. Certaines de ces personnes travaillaient pour Walmart depuis une vingtaine d'années.

En entrevue avec La Presse canadienne, lundi, le président par intérim de la Commission, Philippe-André Tessier, a plaidé pour une plus grande intégration des personnes handicapées, faisant valoir qu'elles sont sous-représentées alors que le Québec est aux prises avec une pénurie de main-d'oeuvre.

Bien que Walmart ne soit pas assujetti à la loi, l'entreprise n'échappe pas aux obligations contenues dans la Charte des droits et libertés.

M. Tessier a toutefois précisé que la Commission n'a pas reçu de plainte pour discrimination dans le dossier de Walmart.

Il a expliqué qu'une telle plainte serait étudiée comme toute autre plainte similaire avant de déterminer si elle est recevable ou non, comme le prévoient les procédures de la Commission.

Quant à la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi, dont la Commission est chargée de l'application, celle-ci tarde à porter les fruits espérés.

Le dernier bilan triennal présenté en 2016 - qui couvre les années 2013 à 2015 inclusivement - démontre que les organismes publics visés ont à peine atteint le tiers des objectifs fixés pour la représentation en ce qui a trait aux personnes handicapées.

La Commission déplore par ailleurs que la fonction publique québécoise soit toujours exemptée de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans les organismes publics, le gouvernement du Québec jugeant ses propres programmes d'intégration suffisants.

Quelque 330 organismes publics et parapublics sont soumis à cette Loi, entrée en vigueur au tournant du millénaire. À l'origine, elle visait une représentation plus juste des femmes, des minorités visibles, des minorités ethniques et des Autochtones. Les personnes handicapées y ont été ajoutées en 2005.