Les administrateurs et hauts dirigeants de Groupe Restaurants Imvescor recevront plus de 4 millions de dollars si l'exploitant des chaînes Bâton Rouge, Pizza Delight, Scores, Toujours Mikes et Ben & Florentine passe dans le giron du Groupe d'alimentation MTY.

Cette information figure dans la circulaire envoyée aux actionnaires en vue de l'assemblée extraordinaire du 19 février afin de voter sur l'offre de MTY, à laquelle s'oppose ADW Capital Partners - le principal actionnaire d'Imvescor.

Au moins les deux tiers des actionnaires d'Imvescor devront voter en faveur de l'offre en espèces et en actions de MTY annoncée le 12 décembre dernier et qui était initialement évaluée à 248 millions.

Le montant de 4,03 millions qui sera versé à 11 administrateurs et hauts dirigeants d'Imvescor est lié à la nature des titres détenus par ces derniers et non à la transaction.

Plus de la moitié de cette somme, soit environ 2,37 millions, devrait être octroyée au président et chef de la direction de l'entreprise, Frank Hennessey, pour des paiements en espèces entourant ses options et unités d'actions différées.

Pour un mariage

Dans le document de 117 pages récemment déposé auprès des autorités réglementaires, le conseil d'administration d'Imvescor fait la promotion de l'offre du propriétaire des enseignes Thaï Express, Tiki-Ming, Tutti Frutti et Valentine.

«Étant donné cette conjoncture et les faibles possibilités de croître par des acquisitions (...), le rythme de notre croissance en tant que société indépendante pourrait décélérer», prévient-on.

L'entreprise fait remarquer qu'environ un mois après l'annonce du 12 décembre, les fluctuations du titre de MTY font en sorte que la proposition représente 252 millions pour les actionnaires existants et confère une valeur d'entreprise de 267 millions.

Lorsque M. Hennessey est arrivé aux commandes en septembre 2014, l'action se négociait à 1,73 $ à la Bourse de Toronto, rappelle-t-on. En fin de séance, lundi, le titre se négociait à 4,18 $.

Michael Glen, de la firme Macquarie Research, s'attend à ce que le regroupement aille de l'avant, et ce, même si ADW Capital Partners, qui détient une participation de 14% dans Imvescor, a manifesté son opposition le 20 décembre dernier.

Dans un rapport envoyé par courriel, l'analyste évalue à 90% les chances que la transaction récolte les appuis nécessaires.

«À la lumière des événements, nous estimons que les chances de voir un autre acheteur manifester son intérêt sont nulles comparativement à 25% auparavant», souligne M. Glen.

Le regroupement, dont la clôture est prévue en mars, permettra à MTY de compter sur un réseau de plus de 5700 restaurants répartis sous 75 marques. Les ventes annuelles du réseau découlant de la combinaison sont estimées à 2,9 milliards.

Plus qu'une tentative

Imvescor - qui exploitait un réseau de 262 restaurants en date du 29 octobre - explique dans la circulaire avoir sollicité, sans succès, des acheteurs potentiels des deux côtés de la frontière de 2014 à 2016 dans le cadre d'un examen stratégique de ses activités.

Des discussions qui se sont avérées infructueuses avec un acquéreur potentiel non identifié à la suite du dépôt d'une offre non contraignante le 26 octobre ont mené au rapprochement avec MTY.

Certains analystes avaient évoqué au cours des derniers mois la possibilité qu'Imvescor puisse être une cible pour la société ontarienne Cara, qui avait damé le pion à MTY en raflant les rôtisseries Saint-Hubert en 2016.

Dans le cadre des négociations, l'entreprise surtout reconnue comme franchiseur dans la restauration rapide a déposé trois propositions avant de convaincre le conseil d'administration d'Imvescor.

C'est au terme d'une discussion qui s'est déroulée le 5 décembre que le président et chef de la direction, Stanley Ma, a fait savoir que son offre serait payable à environ 20% en espèces et 80% en actions de MTY.