Le géant américain de la distribution Walmart a annoncé jeudi qu'il augmentait le salaire minimum de plus d'un million d'employés à 11 dollars de l'heure, affirmant que la réforme des impôts adoptée en décembre rend cette hausse possible.

Walmart va aussi verser à ses employés une prime ponctuelle pouvant aller jusqu'à 1000 dollars et va élargir les programmes de congés parentaux et de maternité.

«Nous sommes en train d'évaluer les opportunités apportées par la réforme des impôts, pour investir davantage dans nos clients et nos employés et renforcer notre activité, ce qui devrait bénéficier aux actionnaires», a indiqué le directeur général de Walmart Doug McMillon.

Le groupe, premier employeur américain, est le dernier en date à annoncer un élargissement des avantages sociaux pour ses employés suite à la réduction d'impôts offerte aux entreprises par l'administration Trump et le Congrès. Les entreprises voient leur taux d'imposition passer de 35% à 21%.

American Airlines, AT&T et Wells Fargo sont parmi celles qui ont accordé des primes, voire des augmentations de salaires au cours des dernières semaines. Selon le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui a commenté la nouvelle jeudi, 130 compagnies ont annoncé des bonus et des primes après l'adoption des réductions d'impôts et 2 millions d'Américains bénéficient de ces augmentations.

Mais pour les sceptiques, ces initiatives représentent jusqu'ici une somme dérisoire par rapport aux gains escomptés de la réduction massive du taux d'imposition. Ils craignent que la manne apportée par les réductions de taxe soit d'abord utilisée dans des programmes de rachat d'actions, d'augmentation des dividendes et des rémunérations des dirigeants.

M. McMillon a déclaré que les démarches de Walmart s'inspiraient des mesures annoncées en février 2015 pour attirer et retenir les employés.

Le numéro un mondial de la distribution avait entamé un début d'accélération des salaires en instaurant un salaire minimum de 9 dollars de l'heure.

Fermetures de magasins

Le salaire minimum fédéral aux États-Unis est bloqué à 7,25 dollars depuis 2009. Toutefois, 29 États et le District of Columbia, qui comprend la capitale, affichent un salaire minimum supérieur au plancher fédéral et 18 ont annoncé des augmentations début janvier.

Pour Walmart, le salaire le plus bas était auparavant de 9 dollars de l'heure passant à 10 dollars après trois mois et un programme de formation.

«Désormais, notre salaire de départ pour tous les employés sera d'au moins 11 dollars de l'heure», a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Ces nouvelles initiatives vont coûter 400 millions de dollars au groupe pour l'exercice en cours et 300 millions de dollars pour le suivant.

Walmart a aussi annoncé jeudi qu'il allait fermer un nombre non-divulgué de magasins Sam's Club, son enseigne de distribution en gros. Joint par l'AFP, un porte-parole du groupe n'avait pas répondu jeudi soir sur la localisation des magasins appelés à fermer et sur le nombre d'employés touchés.

Un journal local de l'Indiana, l'Indianapolis Star, a rapporté par exemple que 3 enseignes Sam's Club allaient fermer leurs portes dès le 26 janvier affectant 419 salariés. D'autres fermetures sont prévues dans l'Arizona, le Tennessee et l'Illinois, selon la presse locale.

Sur Twitter, Sam's Club a juste confirmé les fermetures face aux interrogations des consommateurs. «Après un examen approfondi de notre portefeuille existant, nous avons décidé de fermer une série de Sam's Club et mieux faire correspondre nos sites avec notre stratégie», a dit Sam's Club dans un tweet, ajoutant: «Fermer des magasins n'est jamais facile. Nous nous engageons à travailler avec le personnel touché par cette transition».