La chaîne de supermarchés Sobeys a annoncé vendredi l'abolition de quelque 800 emplois de bureau à travers le Canada, dans le cadre d'un plan visant à regrouper cinq organisations régionales en une seule organisation nationale plus efficace.

«Le futur succès de Sobeys et notre service soutenu à plus de 900 communautés à travers le pays dépendent de notre engagement inébranlable envers la transformation de nos activités», a affirmé le chef de la direction de Sobeys et de sa société mère, Empire.

Les informations au sujet des mises à pied ont commencé à filtrer tard jeudi, à la suite d'une annonce interne au personnel de Sobeys. La société a confirmé les informations vendredi matin.

En plus de la bannière du même nom, Sobeys exploite notamment les enseignes IGA, Safeway, FreshCo, Marchés Tradition et Rachelle-Béry.

Sobeys est la deuxième plus grande chaîne de détaillants en alimentation après Loblaw, et elle doit affronter plusieurs des difficultés propres à cette industrie: la concurrence de nouveaux rivaux, la hausse des coûts attribuable à la croissance des salaires minimums et les changements technologiques.

Cependant, la société doit aussi jongler, depuis plusieurs années, avec les problèmes qui ont suivi son acquisition de Safeway Canada - ce qui a permis à Sobeys d'obtenir une bien meilleure présence dans l'Ouest canadien.

«La première phase du plan de transformation de nos activités, qui s'est concentrée sur la remise à neuf de la fondation de Sobeys et la création d'une nouvelle structure organisationnelle, est maintenant substantiellement terminée», a indiqué M. Medline dans une déclaration aux médias.

«Cela va nous permettre d'être plus efficaces à plusieurs égards et d'être plus souples face aux nouvelles occasions de concurrencer et de remporter la loyauté des Canadiens.»

En septembre, Empire a indiqué qu'elle était en voie de réaliser des économies annuelles de 500 millions en trois ans grâce à son plan de transformation baptisé «projet Sunrise».

L'entreprise a aussi indiqué que les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an de Sobeys avaient progressé au premier trimestre de l'exercice 2018 - une première en 18 mois.

L'action d'Empire - qui possède Sobey et détient une participation dans la société immobilière Crombie - a pris vendredi 26 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 24,92 $.

L'analyste Irene Nattel, de RBC Dominion valeurs mobilières, a écrit dans une note à ses clients que l'élimination d'environ 20 pour cent du personnel de bureau de Sobeys était une «étape critique» pour réduire le fardeau d'exploitation de l'entreprise, mais elle est restée prudente.

«À notre avis (...), la réussite d'une mise en place du plan stratégique dans des délais raisonnables est largement attribuable à son exécution, et c'est un processus qui ne se déroule généralement pas en ligne droite. Le chef de la direction a répété, dans sa plus récente conférence téléphonique, que la performance trimestrielle allait vraisemblablement fluctuer avec l'exécution du projet Sunrise», a écrit Mme Nattel.

«Étant donné la magnitude de la tâche qui se dresse devant eux - l'environnement concurrentiel, les désavantages structurels d'Empire dans l'espace à bas prix et la pénétration croissante du commerce électronique -, nous recommandons aux investisseurs de rester prudents.»

Parmi les principales difficultés qui guettent les grands épiciers canadiens, incluant Loblaw, Sobeys et Metro, se trouve la présence accrue d'Amazon.com dans le secteur du détail alimentaire, en raison de sa récente acquisition de la chaîne américaine Whole Foods.

Même si Whole Foods compte peu de magasins au Canada, les épiciers du pays sont à l'oeuvre pour améliorer leur efficacité et se défendre contre l'arrivée du géant du commerce électronique dans le secteur des magasins physiques, afin de complémenter sa présence en ligne.

En outre, Sobeys et ses rivaux canadiens ont dit s'attendre à une hausse des coûts de main-d'oeuvre en raison de la hausse du salaire minimum en Ontario - la plus grande économie provinciale du pays - et de la hausse des coûts des aliments.