Après avoir travaillé d'arrache-pied pour combler les espaces laissés vacants par le détaillant Target, le Fonds de placement immobilier Cominar fait face à un autre défi en raison de la fermeture des magasins Sears au pays.
«Nous nous sommes relevés et malheureusement, nous allons maintenant subir l'impact de Sears», a expliqué vendredi le futur président et chef de la direction du gestionnaire immobilier, Sylvain Cossette, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du troisième trimestre.
Cela s'ajoute au repositionnement de la société établie à Québec, qui désire se délester d'environ 100 propriétés de son portefeuille dans le but de se recentrer sur le Québec et l'Ontario - ses principaux marchés.
Le gestionnaire immobilier abrite six magasins Sears dans ses centres commerciaux ainsi qu'un autre établissement à Trois-Rivières, ce qui représente environ 0,6 % de ses revenus d'exploitation.
Cominar dit avoir réalisé des progrès en trouvant de nouveaux locataires pour 75 % de la superficie disponible depuis la sortie canadienne de Target survenue en 2015.
Le détaillant américain avait repris sept baux de magasins Zellers qui se trouvaient dans les propriétés du gestionnaire immobilier lorsqu'il a tenté sa percée en territoire canadien.
M. Cossette a expliqué aux analystes que les nouvelles ententes conclues permettaient à la société d'empocher des revenus plus élevés.
«Avec un taux d'occupation d'environ 75 %, nos revenus sont approximativement 10 % supérieurs à ce qu'ils étaient avec Target», a-t-il dit.
Néanmoins, la fermeture de Sears, combinée aux autres défis du portefeuille d'immeubles de Cominar, a incité le gestionnaire immobilier à abaisser la distribution versée à ses porteurs de parts à 1,14 $.
Afin de l'épauler dans son repositionnement, l'entreprise a retenu les services du Groupe immobilier RBC Marchés des Capitaux et de la firme CBRE dans le cadre de son plan annoncé en août après qu'elle eut été décotée par l'agence DBRS.
Cominar s'attend à ce que des ententes soient rapidement conclues avec des acheteurs.
«Nous pensons pouvoir conclure des ententes pour une large portion de nos actifs au cours du premier trimestre de 2018», a expliqué le président et chef de la direction, Michel Dallaire, qui cédera sa place à M. Cossette le 1er janvier.
Le portefeuille de Cominar est actuellement constitué de 523 immeubles représentant près de 44,1 millions de pieds carrés au Québec, en Ontario, dans les provinces de l'Atlantique ainsi que dans l'Ouest canadien.
La société prévoit récolter près de 1,2 milliard $ par l'entremise de ces transactions. Cette somme servira principalement à réduire sa dette. Environ 325 millions $ seront consacrés à des acquisitions et des projets de développement dans ses marchés principaux.
M. Cossette a souligné que plusieurs acheteurs potentiels s'étaient manifestés, ajoutant que les conditions de marché à Calgary étaient un peu plus difficiles.
«Le ton (des discussions) est très positif, a-t-il dit. Je crois qu'il y a une fenêtre intéressante devant nous (pour conclure des transactions).»
Au troisième trimestre terminé le 30 septembre, Cominar a affiché un bénéfice net de 64 millions $, en baisse de 17 % par rapport à 77,5 millions $ il y a un an.
L'an dernier, les profits du gestionnaire immobilier avaient été stimulés par une somme de 10,7 millions $ en provenance de Target qui avait fermé ses magasins au Canada et par la vente de certaines propriétés.
Les fonds récurrents ont fléchi à 65,3 millions $ ou 35 cents par part, soit trois cents sous la prévision de l'analyste Michael Markidis, de Desjardins Marchés des capitaux.
Dans une note envoyée par courriel, celui-ci note également que Cominar a vendu pour 6 millions $ d'actifs non essentiels au cours du trimestre.
En date du 30 septembre, le taux d'occupation des immeubles de la société était de 92,2 %, comparativement à 92,4 % au 31 décembre 2016.
À la Bourse de Toronto, le titre de Cominar a clôturé à 13,97 $, en hausse de 1 cent. Ce niveau demeure loin de son sommet de 25,46 $, atteint en 2012.