Des avocats représentant des employés et retraités de Sears affirment qu'un juge torontois devrait permettre à une société de placement immobilier de déposer une offre pour un magasin du détaillant à Winnipeg même si une entente a déjà été conclue avec un autre acheteur.

Le tribunal devra décider d'ici vendredi si RioCan (TSX:REI.UN) pourra soumettre une proposition pour ce magasin situé dans le centre commercial Garden City.

La société de placement immobilier s'était manifestée après que le détaillant eut accepté l'offre de 5 millions $ de WCRE Investments.

Les avocats qui représentent les employés de l'entreprise affirment RioCan doit avoir le droit de tenter d'acheter le magasin de Winnipeg étant donné que son offre est supérieure de 1 million $. Cela permettrait de remettre plus d'argent aux créanciers - qui incluent d'anciens employés.

«Le groupe que je représente est éligible à des millions (de dollars) en indemnités de départ, a dit au tribunal Susan Ursil, l'avocate qui représente les travailleurs. Nous ne voulons pas laisser d'argent sur la table.»

Les avocats de Sears et son contrôleur nommé par le tribunal affirment que l'on avait spécifiquement demandé à RioCan - qui possède déjà la plupart des magasins du centre commercial Garden City - si elle était intéressée à acquérir le magasin en question avant de conclure une entente avec WCRE.

Le représentant de RioCan affirme que la société de placement immobilier n'avait pas eu assez de temps pour rédiger une offre en bonne et due forme et pensait avoir jusqu'au 31 août pour décider.

Sears a décidé de vendre son magasin de Winnipeg parce qu'elle n'a pas les moyens pour continuer à l'exploiter. L'établissement perd environ 1 million $ par année.

Il s'agit du plus récent dossier judiciaire qui concerne le détaillant, qui procède à une importante restructuration après avoir annoncé le licenciement de 3100 employés et la fermeture de 59 magasins au Canada.

La semaine dernière, un juge a approuvé la création d'un fonds spécial de 500 000 $ pour d'anciens employés et dont l'argent proviendra des sommes mises de côté afin de verser des primes de rétention à des hauts dirigeants du détaillant.

Sears Canada a été la cible de nombreuses critiques après avoir obtenu la permission de la cour pour verser 9,2 millions $ en primes de rétention à des hauts dirigeants alors que des travailleurs licenciés partaient sans rien recevoir.

L'entreprise fondée en 1952 s'est placée sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.

Le détaillant pense avoir terminé ses ventes de liquidation d'ici le 12 octobre et espère avoir complété sa restructuration cette année.

Sears Canada exploitait 239 établissements, incluant des magasins à rayons, des magasins d'électroménagers et de matelas, des magasins Sears Décor, des magasins de liquidation, des centres de distribution et des entrepôts.

L'entreprise a vu sa haute direction être remaniée à plusieurs reprises au cours des quatre dernières années alors que le détaillant tentait de se relancer.