La popularité grandissante des véhicules électriques n'est pas encore assez marquée pour avoir une incidence négative sur les ventes de carburant d'Alimentation Couche-Tard, affirme son président et chef de la direction, Brian Hannasch.

À son avis, il est encore trop tôt pour apporter des changements significatifs au modèle d'affaires de l'exploitant de dépanneurs et de stations-service.

«Cette année, en Amérique du Nord, les voitures électriques représentaient moins de 1 % des nouveaux véhicules vendus. Pendant ce temps, il y a eu des ventes records de camions et de véhicules multisegments», a dit M. Hannasch, mardi, au cours d'une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du deuxième trimestre.

Le grand patron de la multinationale québécoise estime que le carburant traditionnel a encore de beaux jours devant lui, étant donné qu'il faut environ 15 ans pour renouveler le parc de véhicules propulsés par des énergies fossiles.

M. Hannasch croit plutôt que lors des 20 prochaines années, ce sont les véhicules traditionnels de moins en moins énergivores qui pourraient tirer vers le bas les volumes de carburant.

«Nous ne demeurons pas les bras croisés, a-t-il ajouté. Par exemple, en Norvège, où les incitatifs sont nombreux pour stimuler les ventes de véhicules électriques, nous installons des bornes de recharges dans des stations-service.»

De plus, a ajouté M. Hannasch, Couche-Tard a récemment accueilli un spécialiste de l'Institut de technologie du Massachusetts afin qu'il puisse présenter aux membres de la haute direction ses prévisions à l'égard des énergies alternatives.

Quant à sa performance au deuxième trimestre, Couche-Tard a engrangé des profits de 324 millions $ US, ou 57 cents US par action, en baisse de 22 % par rapport à il y a un an.

L'entreprise a attribué ce recul à une multitude de facteurs, dont le gain exceptionnel enregistré l'an dernier à la suite de la cession de ses activités de ventes de lubrifiants.

En excluant les éléments non récurrents, Couche-Tard a réalisé un profit ajusté de 331 millions $ US, ou 58 cents US par action, comparativement à 375 millions $ US, ou 66 cents US, au deuxième trimestre de l'exercice précédent, lorsque les marges sur le carburant vendu aux États-Unis avaient été plus élevées.

Pour la période de trois mois terminée le 9 octobre dernier, les ventes se sont établies à 8,4 milliards $ US, en hausse de 0,1 %.

Cette performance s'est avérée sous les attentes des analystes sondés par Thomson Reuters, qui tablaient sur un profit ajusté par action de 59 cents US ainsi que sur des recettes de 8,9 milliards $ US.

Les ventes des établissements ouverts depuis au moins un an - un indicateur clé dans le secteur du commerce de détail - ont progressé de 2,3 % aux États-Unis, de 3,4 % en Europe et de 1,2 % au Canada.

Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, s'est montré surpris de la performance au sud de la frontière.

«Nous étions inquiets que des événements comme l'ouragan Matthew en octobre et la fuite de l'oléoduc Colonial (reliant Houston à New York) en septembre affectent négativement les résultats», écrit l'analyste dans une note.

Après un trimestre particulièrement occupé au cours duquel la multinationale a ajouté plus de 1600 sites à son réseau, notamment en raison de l'acquisition de l'Américaine CST Brands pour 4,4 milliards $ US, M. Hannasch a souligné qu'au cours des six prochains mois, Couche-Tard comptait poursuivre le déploiement de la marque Circle K dans l'ensemble de son réseau, sauf pour le Québec.

«Nous allons aussi intégrer les nouveaux membres de notre famille et déterminer les aspects de leurs modèles qui sont meilleurs afin de nous en inspirer», a-t-il dit.

Couche-Tard compte 8001 magasins en Amérique du Nord et en exploite 2759 autres sur le Vieux-Continent. Par l'entremise de contrats de licence, plus de 1500 magasins sont également exploités sous la marque Circle K dans 13 autres pays.