Avec plusieurs mois de retard, le gouvernement Couillard a finalement déposé un projet de loi qui autorise la vente des vins du Québec en épicerie, jeudi.

Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2014, le gouvernement Couillard promettait de déposer un projet de loi pour encourager la vente des vins québécois. Son ministre des Finances, Carlos Leitao, vient de concrétiser cet engagement en déposant un projet de loi qui autorise la vente des vins du Québec en épicerie, sans passer par la Société des alcools (SAQ).

Les vignerons du Québec ne seront pas les seuls à profiter de l'assouplissement des règles de la vente d'alcool. Tous les détenteurs de permis de production artisanal d'alcool comme les cidres et les petits fruits pourront aussi vendre leurs produits en épicerie.

Les microbrasseries qui possèdent un permis artisanal demandaient de pouvoir vendre leurs boissons pour emporter. Leur demande a aussi été entendue dans le projet de loi.

Statu quo pour les microdistilleries

Le projet de loi ne fera pas que des heureux chez les producteurs d'alcool québécois. Les microdistilleries, qui sont en pleine expansion, devront continuer de ne vendre leurs produits qu'à la SAQ.

La raison : la plupart des distillateurs utilisent des ingrédients qui ne sont pas cultivés au Québec ou sur le lieu de production. Ils possèdent donc un permis de production industrielle, une catégorie qui n'est pas incluse dans le projet de loi. 

«Nous sommes conscients des enjeux pour les microdistilleries, a expliqué jeudi le chef de cabinet du ministre des Finances Carlos Leitao, Guillaume Caudron, en entrevue. Mais le projet de loi vise les producteurs artisanaux. Les microdistilleries ont une problématique différente.»

Rejoint au téléphone, le président de l'entreprise Pur Vodka, Nicolas Duvernois, est dévasté par cette annonce.

«C'est catastrophique pour l'industrie, dit-il. On avait un semblant d'espoir de vivre en 2015, on retourne en 1642. On ne demande pas d'argent au gouvernement, on demande qu'il nous facilite la vie.»  

Les vignerons du Québec demandaient aussi de pouvoir distiller leurs déchets agricoles comme les peaux de raisin et les pépins. Le nouveau projet de loi les autorise désormais à le faire. Ils pourront aussi vendre cette boisson au vignoble.