Les autorités cubaines ont demandé lundi devant l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) que soit levée aux États-Unis l'interdiction du rhum franco-cubain «Havana club», marque que s'est appropriée Bacardi sur le sol américain.

Devant l'Organe de règlement des différends de l'OMC à Genève, le diplomate cubain Carlos Martin a demandé aux États-Unis de se mettre en conformité avec un jugement rendu par l'OMC en 2002 relatif au rhum Havana Club, rapporte l'agence d'État cubaine Prensa Latina.

Selon le représentant cubain à l'OMC, «de manière injustifiée et non nécessaire, les États-Unis ont ignoré les recommandations et résolutions» de l'OMC qui, en 2002, avait déclaré non conforme une loi qui a permis au groupe américain Bacardi d'utiliser la marque de rhum «Havana Club» qu'il produit à Porto Rico, aux dépens de l'entreprise franco-cubaine.

M. Martin a assuré que de son côté, son pays respectait «sans la moindre discrimination» les accords internationaux en vertu desquels quelque 5000 marques américaines ont été inscrites sur les registres de l'île.

En 2002, le gendarme du commerce mondial avait demandé aux États-Unis de se conformer à ce jugement dans un laps de temps raisonnable.

Mais en 2012, le groupe français de vins et spiritueux Pernod-Ricard - associé avec la société d'État cubaine CubaRon au sein de Havana Club Holdings - avait perdu son dernier recours devant la Cour suprême américaine pour tenter d'obtenir le droit de commercialiser son rhum cubain aux États-Unis.

Si, du fait de l'embargo américain sur Cuba, Pernod-Ricard n'a pas le droit de vendre aux États-Unis son rhum parce qu'il est fabriqué à Cuba, il estime qu'un jour les sanctions seront levées et qu'il sera alors pénalisé si sa marque est déjà utilisée par un autre sur le marché nord-américain.

En attendant un éventuel règlement du dossier, Pernod-Ricard a pris les devants en annonçant que son rhum vendu sur le marché américain s'appellera «Havanista».