American Apparel fait face à une poursuite pour diffamation intentée par Dov Charney, l'entrepreneur natif de Montréal qui a fondé le détaillant de vêtements et l'a dirigé jusqu'à ce qu'il soit congédié l'an dernier dans la foulée d'allégations d'inconduite sexuelle.

La chaîne établie à Los Angeles, connue pour ses vêtements fabriqués en Amérique du Nord et ses publicités lascives, a indiqué mercredi dans un document réglementaire que les allégations contre elle étaient sans fondement et qu'elle «contesterait vigoureusement» les accusations.

Au coeur des allégations de M. Charney se trouve une lettre transmise le mois dernier par la présidente d'American Apparel, Colleen Brown, à ses employés, d'après le texte de la poursuite.

Toujours selon la poursuite, cette lettre fait un certain nombre de déclarations fausses, exagérées ou imprécises qui portent atteinte à la réputation de M. Charney, tant du point de vue personnel que professionnel. Ce dernier réclame un dédommagement d'au moins 10 millions de dollars. La poursuite contient des allégations qui n'ont pas été prouvées en cour.

Dov Charney a lui-même été visé par des poursuites alléguant qu'il a eu des conduites à caractère sexuel inappropriées avec certaines de ses employées. Certaines causes doivent toujours être entendues, tandis que d'autres ont été rejetées ou renvoyées en arbitrage privé.

M. Charney a clamé son innocence dans chacune de ces poursuites, indiquant à CNBC en 2012 que «les allégations voulant que j'aie agi de façon inappropriée à quelque moment que ce soit sont complètement fictives».

Malgré tout, le conseil d'administration de l'entreprise a remercié M. Charney en décembre. Selon sa poursuite pour diffamation contre l'entreprise, l'enquête d'American Apparel au sujet des allégations de harcèlement sexuel qui pesaient contre lui - qui a conclu qu'il avait enfreint les politiques de l'entreprise en matière de harcèlement sexuel - n'était pas «indépendante», contrairement à ce qui a été écrit dans la lettre du 24 avril.

La poursuite conteste aussi l'affirmation voulant que «réembaucher un individu avec un historique d'inconduites comme celui de M. Charney» serait une «violation évidente» des tâches de n'importe quel conseil d'administration.

Dans ses allégations, M. Charney affirme que les défendeurs ont tenté de lui ravir le contrôle d'American Apparel et que la lettre aux employés s'inscrit dans le cadre d'une campagne anti-Charney.

D'après le document déposé par American Apparel auprès de la commission des valeurs mobilières des États-Unis (Securities and Exchange Commission, SEC) «l'entreprise croit que de telles affirmations sont sans fondement et a l'intention de vigoureusement contester la validité de ces affirmations».

La poursuite pour diffamation déposée devant une cour de la Californie n'est que la plus récente des initiatives juridiques de M. Charney. L'homme d'affaires a déposé la semaine dernière une poursuite en justice de 30 millions de dollars pour diffamation contre la firme d'investissement Standard General, un des plus grands actionnaires d'American Apparel. En mars, il a déposé une poursuite contre American Apparel pour rupture de contrat.