Geneviève Mecteau avait tout essayé pour arrêter de fumer: le timbre, la gomme, le Zyban, sans succès. Elle s'est tournée vers la cigarette électronique... et ça a fonctionné.

«Ç'a été une révélation, déclare-t-elle à La Presse Affaires. Pour moi, c'était l'avenir. J'ai voulu avoir une boutique.»

Avec quatre amis, Nady Marro, Gilles Roisan, Lisandre Martin et Étienne Tallard, elle a ouvert Vapbox en avril 2014 à la limite du Plateau Mont-Royal et du Mile End.

Sur son site internet, Vapbox spécifie que la cigarette électronique n'est pas un traitement contre la dépendance à la cigarette, mais Mme Mecteau affirme que plusieurs clients espèrent effectivement arrêter de fumer, ou au moins ralentir. Certains sont même envoyés par des médecins.

La concurrence est cependant de plus en plus vive pour les petites boutiques du style de Vapbox.

«Lorsque j'ai loué le local, il y avait un Vaporus et un Vapeshop, se rappelle Mme Mecteau. Maintenant, Vaporus et Vapeshop ont chacun de 5 à 10 boutiques. Dans mon quartier seulement, il y a 8 à 10 magasins.»

L'internet ne représente pas une énorme concurrence.

«C'est le même type de client que pour le téléphone intelligent et l'ordinateur: il s'informe sur internet pour ensuite aller en boutique», affirme Mme Mecteau.

Selon ses informations, les dépanneurs du quartier auraient vu leurs ventes de cigarettes chuter d'environ 10%.

«C'est sûr que ça ne fait pas leur affaire», commente-t-elle.

Vapbox, comme ses concurrents, vend des cigarettes électroniques avec de la nicotine.

«J'ai parlé aux gens de Santé Canada, indique Mme Mecteau. Ce n'est pas légal, mais c'est toléré. Santé Canada fait des recherches et étudie le produit.»

Vapbox s'approvisionne auprès de sociétés chinoises pour l'équipement (l'atomiseur et la batterie) et de fournisseurs canadiens et américains pour les liquides que l'on verse dans l'atomiseur.

L'un de ces fournisseurs est Kyle Meehan, de la boutique Aqua Smoke, dans Rosemont.

Il confectionne des liquides pour la cigarette électronique à partir de propylène glycol et de glycérine végétale, fournis par une firme ontarienne, et de saveurs d'origine canadienne, américaine ou même européenne.

«J'achète les saveurs en tenant compte de la qualité, pas du prix, indique-t-il à La Presse Affaires. Je cherche si possible des saveurs naturelles.»

Comme il n'a pas un grand volume de ventes, étant situé dans un secteur «tranquille» de la ville, il prend le temps de laisser reposer ses mélanges.

«C'est comme le vin, on le laisse vieillir», déclare-t-il.

Il se tient également loin de saveurs de style «gomme balloune», qui attirent les jeunes.

«Je suis situé près de deux écoles secondaires, je n'ai jamais rien vendu à ces élèves, soutient-il. Je fais des saveurs comme le thé chai et le chèvrefeuille. Les jeunes ne veulent rien savoir de ça!»

Quant au mélange propylène glycol et glycérine végétale, il évite les fournisseurs qui ont de bas prix, mais qui sont incapables de fournir une date d'expiration, un lieu d'origine ou un numéro de lot.

«Je veux pouvoir donner cette information à quiconque me la demande», déclare M. Meehan.