Le recrutement syndical ne prend pas de vacances. Épaulés par les Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), des centaines d'employés de divers secteurs d'activité ont déposé des demandes en accréditation cet été. Derniers en lice: ceux du centre d'appels d'Archambault, propriété de Québecor, a appris La Presse Affaires.

La demande en accréditation a été déposée le 2 septembre. Les 25 employés travaillent dans l'immeuble qui abrite le magasin-phare d'Archambault, à l'angle des rues Berri et Sainte-Catherine.

Ils prennent les commandes spéciales, font des mises de côté et répondent aux questions souvent techniques qui concernent les livres numériques. Depuis juin, ils assistent aussi les clients qui ont des problèmes avec les nouveaux Vidéotron Superclub Express, ces machines distributrices de DVD installées dans les supermarchés Metro et Super C.

«C'est ce qui a fait déborder le vase, relate un employé qui préfère taire son nom pour éviter les représailles. Il y a beaucoup de problèmes avec les machines. Alors on devient presque des techniciens, mais sans le salaire qui vient avec. On fait trois fois plus de tâches qu'avant.»

De plus, les employés doivent fréquemment aider des clients qui peinent à installer un livre électronique sur leur liseuse ou leur iPad. Ce type d'appel demande beaucoup plus de temps qu'une simple commande spéciale de DVD dans un contexte où l'employeur réclame une hausse de la productivité, poursuit l'employé.

«Ils n'ont pas l'impression d'avoir la formation et les outils nécessaires pour bien faire leur travail», ajoute Roxane Larouche, porte-parole des TUAC au Québec. Le salaire moyen est de 12$ l'heure.

Québecor n'a pas rappelé La Presse Affaires.

Risques de fermeture

Les employés du centre d'appels d'Archambault «sont conscients des risques de fermeture» de leur unité d'affaires, confie Tony Filato, président de la section locale 500 des TUAC. Mais «la fermeture ne leur fait pas peur. Ils sont à bout. Quand les gens sont rendus à nous appeler... c'est leur dernier recours».

On se rappellera que Future Shop a fermé son magasin de Boucherville en juillet, quelques jours seulement après que les employés eurent déposé une requête en accréditation.

Au sein de l'empire Québecor, les TUAC représentent aussi les employés de cinq magasins Archambault. Ceux du centre-ville ont cependant choisi, l'an dernier, de demander l'aide du Syndicat des employées et employés professionnels-les et de bureau (SEPB-Québec) pour déposer leur demande d'accréditation. Leur première convention collective est en cours de négociations.

«Un feu roulant»

Les TUAC n'ont pas chômé au cours des dernières semaines. Ils ont déposé des requêtes au nom des travailleurs de l'Hôtel Super 8 de Lachenaie, Keolis (autobus Orléans Express), Vinci Park (stationnement de l'aéroport de Québec) et Spécialités Lassonde (secteur du contrôle de la qualité), notamment.

«Avant que je quitte pour mes vacances, on était dans le jus avec les communiqués, les conventions, les requêtes à signer, dit la porte-parole Roxane Larouche. On était dans une grosse période. D'habitude, c'est tranquille en juillet et en août, mais cette année, ç'a été un feu roulant.»

Depuis le début de l'année, les TUAC ont accueilli plus de 1200 nouveaux membres. Le recrutement n'atteindra toutefois pas le record d'il y a deux ans quand la section locale 500 avait déposé à elle seule 36 requêtes. Cette année, les cinq sections locales des TUAC au Québec en sont rendues à 34 demandes d'accréditation.

Quelques entreprises syndiquées par les TUAC depuis le début de l'année

> Mégaburo (Drummondville)

> La Cage aux Sports (Saint-Eustache)

> Centre de rénovation Patrick Morin (Lavaltrie)

> Centres d'appels d'UI Contacts (sous-traitant de Vidéotron, à Laval)

> Une caisse populaire Desjardins