Aux prises avec des dettes de plus de 8,3 millions, la chaîne de magasins Bedo a déclaré faillite à la fin de mai. Mais 13 de ses magasins ont survécu après avoir été acquis par Mary Minassian Nasri, épouse du fondateur de l'entreprise, a appris La Presse.

Le détaillant montréalais s'est retrouvé d'office en faillite le 27 mai puisqu'il n'a pas déposé de proposition à ses créanciers avant la date limite fixée par le tribunal. Bedo Compagnie Internationale de Mode inc. avait déposé un avis d'intention de faire une telle proposition le 13 mars.

L'entreprise existe depuis 1975 et compte 120 employés. Dans les années 80, elle a exploité jusqu'à 65 magasins.

Le président et ex-actionnaire majoritaire Peter Nasri a affirmé au cours d'un entretien téléphonique que les causes de ses problèmes financiers sont «très nombreuses». «La principale, ce sont les très hauts coûts d'occupation. À cause de l'économie, les gens dépensent moins qu'avant, alors on ne peut plus payer des loyers élevés. On essaie d'obtenir des loyers plus raisonnables.»

Selon des documents obtenus auprès du surintendant des faillites, les créances non garanties de Bedo atteignaient 8,34 millions au moment de la faillite. Une assemblée s'est tenue le 17 juin, et aucun montant d'argent n'a été proposé aux créanciers, confirme le surintendant.

Cinq membres de la famille Nasri font partie de la liste de créanciers: Peter Nasri (1,025 million), Mary Minassian Nasri (908 600$), Paul Nasri (500 000$), Georges Nasri (57 000$) et Antoine Nasri (36 000$).

Une chance de survie 

Les documents publics ne font état d'aucune créance garantie puisqu'elles ont été vendues à Mary Minassian Nasri en même temps que les autres actifs, une dizaine de jours avant la faillite. Le Tribunal avait en effet autorisé la vente des baux, des marques de commerce, de 13 magasins et des stocks, le 16 mai. Le montant de la transaction n'est pas public. La somme des créances garanties non plus.

Maintenir les emplois

La Cour supérieure a accepté la vente puisqu'elle «permet le maintien des emplois et maximise la valeur des actifs pour les créanciers».

«Nous avons une chance de survivre», a commenté Peter Nasri, qui veut continuer de travailler dans l'entreprise.

Les temps sont plutôt difficiles pour les détaillants de vêtements féminins. On se rappellera qu'au début de mai, Jacob s'est placé à l'abri de ses créanciers (pour la deuxième fois en trois ans et demi). Son sort n'est pas encore scellé.