Les employés du magasin Future Shop de Boucherville tentent de se syndiquer. Représentés par le Syndicat des travailleurs et des travailleuses unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), ils ont déposé leur demande d'accréditation jeudi, a appris La Presse.

Si elle est acceptée par la Commission des relations de travail (qui dispose de 60 jours pour rendre sa décision), ce sera la deuxième fois que des employés de Future Shop obtiennent une accréditation syndicale. En 2012, ceux du magasin dans l'ancien Forum s'étaient rendus à l'étape de la négociation de leur première convention. Le commerce a été fermé pour cause de non-rentabilité, ce que les TUAC n'ont pas contesté.

À l'instar des employés de Future Shop au Forum, ceux de Boucherville ont communiqué avec le syndicat à la suite de changements dans leurs conditions de travail.

«Ils sont à bout, furieux, indignés. Ils sont fâchés contre les nouvelles façons de faire et les baisses de salaire. Ils sont démoralisés parce qu'ils ne peuvent plus bien servir les clients», résume Roxane Larouche, porte-parole des TUAC au Québec.

Deux fois moins d'employés

Le 30 janvier dernier, Best Buy a annoncé la suppression de 950 postes dans ses magasins Best Buy et Future Shop d'un bout à l'autre du pays. Cela aurait eu pour effet de réduire de moitié le nombre d'employés au Future Shop de Boucherville, dit Roxane Larouche. «Ils sont passés d'une centaine à 40 ou 50.» Depuis, ceux qui restent doivent travailler dans plusieurs départements à la fois et aux caisses, ce qui réduirait considérablement leurs revenus.

«Ceux qui travaillent à commission en paient le prix. Ils ne concluent plus autant de ventes, car ils ne peuvent plus passer de temps avec les clients. Certains disent que leur salaire a baissé de moitié. Certains qui gagnaient 60 000$ s'attendent à faire 30 000$ cette année», poursuit la porte-parole.

Il n'a pas été possible de parler à Future Shop, hier après-midi.

Ardeurs freinées

Les 80 employés du Future Shop du Forum avaient déposé leur demande d'accréditation en février 2012. Ils venaient d'apprendre que leur salaire serait revu à la baisse et que leurs bonis de performance seraient «transformés». Trois autres magasins avaient entamé des démarches similaires (avec les TUAC), mais «leurs ardeurs ont été freinées» par une lettre de la haute direction leur promettant un meilleur dialogue, rapporte le syndicat.

Un an plus tard, aucune convention collective n'avait pas encore été signée, et un arbitre allait être nommé pour en imposer une. Au même moment, le détaillant a annoncé la fermeture de 15 magasins Future Shop au Canada, dont 4 au Québec. Celui du Forum était dans le lot.