Les boutiques Clair de lune, en restructuration depuis le début du mois de décembre, ont échappé à la faillite. Le tribunal a autorisé les cofondateurs et propriétaires de l'entreprise à en racheter les actifs. La transaction, dont les termes financiers sont confidentiels, inclut 44 magasins sur 66.

Les magasins qui n'étaient pas rentables ont déjà tous été fermés. Environ 80 % des 500 employés auraient conservé leur emploi. Le détaillant montréalais vend des chandelles, des lampes aromatiques et d'autres articles de décoration, un peu partout au Québec et en Ontario.

Ses acquéreurs sont deux sociétés à numéro détenues par les frères Albert et Jimmy Levy, ainsi qu'à la fiducie familiale Albert Levy.

«Nous avons racheté pour sauvegarder les emplois. C'est un gros investissement. C'est important de dire que toutes les banques ont été payées à 100 %», a commenté Albert Levy, au cours d'un entretien avec La Presse Affaires.

C'est la deuxième fois que les entrepreneurs rachètent l'entreprise qu'ils ont fondée en 1996. Trois ans après l'avoir vendue au fonds d'investissement américain Gordon Brothers (ex-propriétaire de Laura Secord et actuel propriétaire de Polaroid), en 2007, ils avaient remis la main dessus.

Les Produits aromatiques Clair de lune avait déposé un avis d'intention de faire une proposition à ses créanciers en vertu de la Loi sur la faillite et l'insolvabilité le 6 décembre dernier. Le détaillant devait notamment près de 5 millions à la Banque de Montréal.

Le Fonds FTQ sollicité

Deux acquéreurs potentiels ont alors été contactés, Stokes (articles de cuisine) et un détaillant de vêtements. Ces tentatives n'ont pas porté leurs fruits. En janvier dernier, un processus de vente officiel a été mis en branle. Une quinzaine de personnes ont été contactées.

Deux offres ont été reçues, celle des frères Levy et une autre de Hilco, une entreprise américaine spécialisée dans la liquidation de stocks, indique le rapport rédigé par le syndic Litwin Boyadjian. Ce dernier jugeait l'offre des frères Levy plus avantageuse pour les créanciers puisqu'elle assurait la survie de l'entreprise.

«Nous sommes heureux que tout ça soit du passé, heureux d'avoir repris le contrôle [...] Nous avons fait cela parce qu'on aime le commerce de détail et les employés, que je connais tous par leur nom», a expliqué Albert Levy.

Les problèmes financiers de Clair de Lune perduraient depuis environ deux ans. D'ailleurs, en 2012, Stokes avait été approché pour acheter l'entreprise. Le Fonds de solidarité de la FTQ a aussi été sollicité pour une injection de fonds, précisent les documents légaux. Mais rien n'avait abouti. Cette année-là, le détaillant avait réalisé une perte de 3 millions sur des ventes annuelles de 28 millions.