La glissade du dollar canadien vis-à-vis la devise américaine pourrait bientôt se refléter dans le prix de certains articles et ainsi faire grimper le prix du panier d'alimentation, croit l'épicier Metro (T.MRU).

Son président et chef de la direction, Éric La Flèche, a expliqué, lundi, que cette situation avait un effet direct sur les marges des produits achetés aux États-Unis.

«Normalement, ces augmentations sont transmises dans le prix de détail, a-t-il expliqué, en marge de l'assemblée annuelle des actionnaires de Metro. Dans les expériences passées, cela a eu tendance à se refléter dans le prix de détail.»

Le dollar canadien poursuivait par ailleurs sa dégringolade, mardi, en mi-journée, en cédant 0,44 cent US pour se transiger à 89,55 cents US.

M. La Flèche a souligné que les impacts des fluctuations de la devise canadienne pouvaient être différents dépendamment de la saison au Québec.

«Actuellement, les fruits et légumes sont achetés à l'extérieur, a-t-il expliqué. La proportion des achats effectués en dollars américains représente de 20 à 25%. Ça dépend des périodes. En été, par exemple, cette proportion est moindre.»

Le dirigeant de l'entreprise établie à Montréal a cependant rappelé que la majorité des épiciers devraient agir de la sorte si le repli du dollar canadien devait se poursuivre.

«Ça dépend de combien de temps ça dure et de la fluctuation de la devise, a affirmé M. La Flèche. Tout le monde est un détaillant ou un distributeur, alors la marge, il faut la livrer.»

Par ailleurs, la chaîne de supermarchés a profité de son assemblée annuelle des actionnaires pour annoncer qu'elle haussait son dividende et ajuste sa politique de dividende. Le prochain dividende de Metro passera à ainsi à 30 cents par action, une augmentation de 20%.

La société montréalaise a aussi haussé sa cible de dividende de cinq points de pourcentage à 25% du bénéfice net de l'année précédente, en excluant les éléments non récurrents.

Cette nouvelle politique du dividende a été dévoilée par Metro en marge de ses résultats financiers pour le premier trimestre clos le 21 décembre dernier.

Son bénéfice net a retraité par rapport à l'an dernier pour s'établir à 99,2 millions, soit 1,06 $ par action. En comparaison, Metro avait engrangé un bénéfice de 117,3 millions, ou 1,19 $ par action, un an plus tôt.

Sur une base ajustée, le bénéfice des activités poursuivies a reculé à 103,9 millions, soit 1,11 $ par action, en baisse par rapport à 110,9 millions, ou 1,12 $ par action, au premier trimestre de 2013.

Cette performance a été inférieure aux attentes des analystes, qui étaient de 1,13 $ par action pour le bénéfice ajusté et de 1,15 $ par action pour le bénéfice net.

Le chiffre d'affaires trimestriel de l'entreprise a peu changé, à environ 2,7 milliards, mais les ventes des magasins ouverts depuis au moins un an ont reculé de 0,5%.

M. La Flèche a attribué cette performance à plusieurs facteurs, dont la féroce concurrence de Loblaw, Target, Sobeys et Wal-Mart, notamment.

«Il y a eu un peu moins de transactions, a reconnu le président et chef de la direction de Metro. Aussi, avec le prix de l'essence, les gens font peut-être un peu moins de visites et concentrent leurs achats.»

Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, estime que l'entreprise québécoise est toujours en mesure de tirer son épingle du jeu grâce à son service à la clientèle ainsi qu'à la loyauté de ses consommateurs.

«Metro se concentre sur la fraîcheur de ses produits et cela fait la différence, écrit-elle dans une note. L'épicier va tenter d'étendre cette façon de faire à toute sa gamme de produits, comme ceux de la boulangerie.»

À long terme

Quant à l'année 2014, même si elle s'annonce «remplie de défis», au dire de M. La Flèche, Metro n'a pas l'intention de dévier de sa stratégie qui consiste à gonfler son chiffre d'affaires.

L'épicier investira notamment 275 millions pour rénover certains magasins au Québec ainsi qu'en Ontario en plus de demeurer à l'affût des occasions d'acquisition partout au Canada.

M. La Flèche a reconnu qu'il serait difficile de procéder à une acquisition majeure dans le secteur de l'alimentation, mais a ajouté que l'entreprise allait également prendre en considération les occasions qui pourraient se présenter dans le secteur pharmaceutique.

Metro est le chef de file des supermarchés au Québec avec près de 34% des parts de marché.

L'entreprise emploie plus de 65 000 travailleurs au Québec et en Ontario et compte plus de 600 épiceries sous plusieurs bannières dont Metro, Metro Plus, GP, Super C ainsi que 250 succursales des pharmacies Brunet, entre autres.

L'action de l'épicier a gagné mardi 2,76 $, soit 4,4%, pour clôturer à 65,25 $ à la Bourse de Toronto.