Le géant de la mode suédois Hennes et Mauritz (H&M) a déclaré lundi qu'il pourrait augmenter ses prix à l'avenir pour en faire bénéficier les ouvriers du textile, parmi les plus mal payés au monde.

Une annonce faite à l'issue d'une réunion à Stockholm où H&M a dévoilé à des organisations non gouvernementales des détails d'une nouvelle politique salariale qui doit permettre d'avoir une vie décente aux ouvriers du textile de pays comme le Bangladesh, où le salaire minimum s'élève à moins de 75$ par mois.

La directrice du développement durable, Helena Helmersson, a expliqué à l'AFP que la hausse des prix «pourrait être une possibilité» à long terme, mais que les clients n'avaient pas à la craindre dans l'immédiat.

Certaines organisations y ont vu une réelle évolution.

«C'est la toute première fois qu'ils annoncent qu'ils vont augmenter leurs prix et que les clients y sont préparés», a déclaré à l'AFP Viveka Risberg, de Swedwatch, qui scrute les multinationales suédoises.

«Cela va prendre des années avant d'obtenir un tel salaire au Bangladesh, mais j'ai plus d'espoir maintenant que toutes les parties prenantes sont impliquées : les syndicats, les ouvriers, les fournisseurs et le gouvernement», a-t-elle ajouté.

H&M avait annoncé en novembre le lancement d'une «politique de salaires équitables», affirmant dans un communiqué que «tous les ouvriers du textile devraient être en mesure de vivre de leur salaire».

Le groupe n'emploie pas d'ouvriers directement. Mme Helmersson a souligné que l'entreprise mettrait à profit sa taille et sa notoriété, avec l'aide de ses fournisseurs, pour promouvoir des salaires plus justes, des formations pour les ouvriers et la reconnaissance des syndicats dans les négociations salariales.

Elle a ajouté que l'entreprise cherchait par ailleurs à convaincre les gouvernements d'augmenter les niveaux des salaires minimum et d'introduire des examens annuels, citant en exemple la récente hausse de 49 euros par mois introduite par le gouvernement bangladais.

L'entreprise s'est fixé comme objectif l'augmentation des salaires de 850 000 ouvriers du monde entier d'ici à 2018.