Maintenant que les détaillants américains ont atterri au Canada, il faut s'attendre à un feu d'artifice de promotions et de rabais dans les nouveaux grands magasins, qui revêtiront leurs plus beaux atours pour tenter de séduire les consommateurs.

L'arrivée de Target [[|ticker sym='TGT'|]] et de Marshalls [[|ticker sym='MSLH'|]] - ainsi que l'expansion de Walmart [[|ticker sym='WMT'|]] - n'a pas révolutionné le magasinage, mais elle a pavé la voie à une reprise des hostilités pour les parts du marché du détail au Canada, estiment les observateurs de l'industrie.

«Nous pouvons nous attendre à de très désespérés détaillants», a affirmé Brynn Winegard, spécialiste de la mise en marché chez Winegard and Company.

«Plusieurs organisations vont se disputer le même montant de dollars des consommateurs», a-t-elle ajouté.

Pour les consommateurs, cela pourrait se traduire par des réductions de prix significatives et des promotions du type «deux pour le prix d'un», dans un secteur où les politiques qui égalent les prix des concurrents et les règles sur le retour de marchandises ont déjà établi des précédents.

En outre, le spectacle ne devrait pas se limiter aux grandes chaînes américaines, puisque même les détaillants canadiens comme Canadian Tire [[|ticker sym='T.CTC.A'|]], Joe Fresh et Indigo [[|ticker sym='IDG.TO'|]] comptent bien hausser la barre dans leurs propres établissements.

Plusieurs croyaient que cette concurrence accrue surviendrait plus tôt cette année, dès l'ouverture des premiers magasins de Target au Canada. Mais le détaillant n'a pas su impressionner les consommateurs, particulièrement ceux qui avaient déjà traversé la frontière pour aller magasiner dans ses succursales des États-Unis.

Malgré le délai, les joueurs américains sont nombreux et touchent différents secteurs de l'industrie. Parmi les grands noms se trouvent notamment le géant du logiciel Microsoft, qui commence à ouvrir des boutiques, ainsi que d'autres chaînes spécialisées comme Zara Home. Les magasins de vêtements pour femmes Ann Taylor et Black House, White Market, tenteront aussi de gruger des parts de marché dans leur propre segment du marché.

Dans le secteur des grands magasins, la Compagnie de la Baie d'Hudson [[|ticker sym='T.HBC'|]] a conclu une entente afin d'emmener Saks au Canada, tandis le détaillant de luxe Nordstrom fera son entrée au pays, l'an prochain, dans des locaux acquis de Sears Canada [[|ticker sym='T.SCC'|]].

L'un des segments les plus concurrentiels sera celui des épiceries, au sein duquel une guerre des prix fait rage depuis des années. La récente ouverture de sections de produits à prix concurrentiels dans les supercentres de Walmart a accentué la pression. Target a également ouvert de petits supermarchés dans ses magasins.

Et on peut ajouter Amazon.com à la liste, le détaillant électronique ayant ouvert au Canada un supermarché virtuel qui expédie des denrées non périssables chez les consommateurs.

En guise de réaction, les chaînes canadiennes de magasins d'alimentation ont accru leur consolidation afin d'exercer une présence accrue sur le marché et d'augmenter leur pouvoir d'achat, ce qui contribue à maintenir les prix à un faible niveau. Plus tôt cette année, les Compagnies Loblaw [[|ticker sym='T.L'|]] ont accepté d'acheter la chaîne de pharmacies Shoppers Drug Mart [[|ticker sym='T.SC'|]] - dont les établissements sont exploités sous la bannière Pharmaprix au Québec - tandis que Sobeys mettait la main sur les actifs canadiens de l'épicier américain Safeway.

Il reste à voir si l'activité accrue au Canada a convaincu les consommateurs de rester au pays.

Des données de Statistique Canada révèlent une augmentation du nombre de voyages aux États-Unis depuis le début de l'année, hausse imputable à l'augmentation de la limite de l'exemption ou la valeur maximale des marchandises qu'il est possible de ramener sans payer de droits, et au taux de change stable.