Une entreprise québécoise de fabrication de grignotines, Krispy Kernels, ne reviendra pas sur son idée de ramener un vieux logo populaire présenter un enfant autochtone portant un vêtement traditionnel et un bandeau muni d'une plume.

Les produits de la compagnie ont en effet suscité des critiques dans le cadre d'une campagne publicitaire des Fêtes mettant en vedette ce vieux logo qui ne se trouvait plus sur le marché depuis plus de 20 ans.

Le logo apposé sur ses sacs de croustilles fut bien connu au Québec pendant des décennies.

L'image en question est tout d'abord apparue lors de la fondation de l'entreprise, en 1959, et est disparue des étalages en 1990, pendant la crise d'Oka.

Désormais, le logo est de retour pour une brève période dans le cadre de cette campagne publicitaire ayant cours jusqu'à Noël. Les commerces ont commencé à stocker ces emballages disponibles pour une durée limitée, et les consommateurs peuvent aussi se faire photographier près d'une réplique grandeur nature de la mascotte pour gagner des prix.

La campagne est lancée alors qu'un débat fait rage à propos des logos d'équipes sportives américaines représentant les Premières Nations, ainsi que les manifestations du mouvement Idle No More qui se poursuivent au Canada.

Krispy Kernels n'a pas voulu accorder d'entrevue, mais, lors d'entretiens donnés avant un «blackout» médiatique, a dit être surprise par certaines réactions négatives.

Une porte-parole a aussi défendu la décision dans le cadre de la campagne de marketing, qui renvoie à l'emballage des années 1960.

Toujours selon l'entreprise, la mascotte est un clin d'oeil au créateur original des croustilles, sans doute un autochtone.

Le personnage aurait par ailleurs été conçu par un jeune enfant dans le cadre d'un concours.

«Loin d'être une caricature négative, le personnage représente un retour aux sources pour Yum Yum. Il s'agit de nos racines et de nos origines. Un regard nostalgique sur notre histoire, mais aussi une opportunité de revisiter les souvenirs de nos clients», a dit l'entreprise.

Certaines personnes sont d'accord avec cette déclaration.

La page Facebook de l'entreprise a attiré un florilège de commentaires lorsque la décision a été annoncée, plus tôt ce mois-ci.

Plusieurs ont applaudi au retour de l'ancien logo, affirmant que l'aspect raciste était exagéré.

Pour d'autres toutefois, il s'agit bel et bien d'un stéréotype raciste.

«Ce genre d'image n'appartient pas au XXIe siècle. Je suis désolé si cette image raciste faisait partie de votre enfance», a écrit un internaute.

La semaine dernière, un grand chef d'une communauté Mohawk à Kahnawake a déclaré sur les ondes d'une station de radio que la campagne était de mauvais goût.

Au dire du rédacteur en chef du journal local, Steve Bonspiel, s'il se rappelle que le logo ne provoquait pas autant de remous dans son enfance, cet état de fait s'explique peut-être parce que les gens n'étaient peut-être pas aussi conscientisés sur le plan politique ou au fait de leur histoire.