Le numéro un mondial de la distribution, l'américain Wal-Mart (WMT) , a de nouveau déçu au troisième trimestre avec des ventes freinées à l'international, notamment dans les pays émergents, et a encore ajusté vers le bas ses prévisions annuelles.

Le bénéfice net part du groupe a progressé de 2,8% à 3,7 milliards de dollars au troisième trimestre décalé et clôturé le 25 octobre.

Le bénéfice par action à périmètre comparable ressort à 1,14 dollar, un cent de plus que la prévision médiane de Wall Street.

Le chiffre d'affaires a progressé de 1,7% à 115,7 milliards de dollars, nettement moins qu'attendu.

«L'environnement de la distribution, à la fois en magasins et sur internet, reste concurrentiel», a constaté le directeur général, Mike Duke. «Certains clients craignent l'incertitude sur l'économie, le gouvernement, la stabilité de l'emploi», a-t-il ajouté.

Le géant de la distribution a donné des prévisions de bénéfice ajusté pour le quatrième trimestre de 1,60 à 1,70 dollar par action.

Il a par ailleurs globalement abaissé ses prévisions de bénéfice par action ajusté sur l'ensemble de l'année: il mise désormais sur 5,11 à 5,21 dollars contre 5,10 à 5,30 dollars auparavant, après les avoir déjà revues à la baisse au deuxième trimestre.

Une saison des fêtes très concurrentielle

«Ces prévisions reflètent l'appréciation des tendances économiques mondiales, y compris des freins provenant des fluctuations de taux de change, d'une saison des fêtes (qui s'annonce très) concurrentielle, et d'un taux d'imposition (sur les sociétés aux États-Unis) prévu entre 31% et 33%», a commenté le groupe dans le communiqué.

Les ventes ont cette fois été tirées par les États-Unis (+2,4%), alors même que le chiffre d'affaires dans ce pays avait été à l'origine de la révision à la baisse des prévisions au deuxième trimestre.

Bill Simon, directeur des magasins Wal-Mart aux États-Unis, a noté «des difficultés dans des domaines comme l'épicerie ou les divertissements», en particulier les jouets.

En revanche, les déguisements et les bonbons ont eu beaucoup de succès en octobre, pour la fête d'Halloween.

A l'inverse, le groupe a largement pâti d'un ralentissement de ses activités à l'international au troisième trimestre: elles n'ont progressé que de 0,2% sur un an.

Doug McMillon, directeur général de Walmart International, a attribué cette mollesse à «une économie internationale difficile et des taux de change défavorables».

Il a averti que le contexte de faible croissance «s'est déjà poursuivi sur le premier mois du quatrième trimestre».

Cure d'amaigrissement à l'international

Le groupe a lancé une cure d'amaigrissement pour ses activités internationales et veut réduire la croissance de ses dépenses pour qu'elles soient «plus en ligne avec le ralentissement des ventes», souligne M. McMillon.

Il a notamment annoncé la fermeture d'environ «50 magasins peu performants au Brésil et en Chine».

Il a toutefois noté que le groupe «continue à subir une inflation des salaires et des impôts indirects plus élevés».

En Chine, les ventes ont augmenté de 2% grâce aux nombreuses ouvertures de magasins mais, à périmètre comparable, elles ont reculé de 0,9%. Le groupe compte ouvrir 110 magasins dans le pays d'ici 2016.

Le Japon, lui, reste un «environnement difficile pour la distribution».

Par ailleurs en Inde, Wal-Mart va détenir et opérer indépendamment son activité de vente en gros. Il avait déjà annoncé en octobre qu'il allait mettre fin à un accord de franchise avec le groupe Bharti Retail pour la distribution au détail.

Au Mexique, le groupe va vendre ses restaurants Vips, une opération qui doit encore recevoir l'aval des autorités.

En Afrique du Sud, «l'environnement reste difficile à court terme à cause d'un chômage élevé» et d'un «resserrement de l'accès au crédit pour les consommateurs».

Après s'être orientée dans le rouge après la publication de ces résultats, l'action de Wal-Mart rebondissait de 0,34% à Wall Street, à 79,14 dollars vers 11h00.