Le Groupe Jean Coutu (T.PJC.A) ne craint pas de voir ses ventes diminuer malgré l'augmentation du nombre de magasins à grande surface et l'arrivée du détaillant américain Target au Québec.

La société reconnaît que certains consommateurs «curieux» vont se rendre chez le nouveau venu dans la vente au détail au cours des prochains mois, mais croit être en mesure de se démarquer grâce à son service à la clientèle.

«Lorsque les gens veulent remplir ou renouveler une prescription, ils recherchent notamment la disponibilité d'un pharmacien», a souligné le président et chef de la direction du Groupe Jean Coutu, François J. Coutu, mercredi, en marge d'une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels de la société.

«C'est ce que nous pouvons offrir de plus, a-t-il ajouté. Si les clients viennent pour leurs besoins concernant des médicaments, ils vont également acheter des produits, comme ceux de santé et beauté ainsi que des cosmétiques.»

Sans dévoiler sa stratégie, M. Coutu dit être prêt à concurrencer Target, qui prévoit ouvrir 25 magasins au Québec d'ici la fin de l'année, au cours des prochains mois.

Plus tôt cette année, le détaillant américain avait conclu une entente avec Métro pour exploiter des pharmacies Brunet dans ses succursales.

Selon le PDG du Groupe Jean Coutu, c'est surtout dans les banlieues, où se trouvent les succursales de Target et Wal-Mart, notamment, que la concurrence est plus forte. M. Coutu estime que la situation est différente dans les municipalités urbaines.

Par ailleurs, la société a également annoncé la distribution de 502 millions de dollars à ses actionnaires via un rachat d'actions et le versement d'un dividende spécial. Ce montant était disponible depuis que la société a vendu sa participation dans la chaîne américaine Rite Aid.

Le Groupe rachètera un nombre maximal de 22 millions de ses actions de catégorie «A» à un prix de 18,50$. Il s'agit d'un montant inférieur au cours actuel du titre, qui a clôturé, mardi, à 18,91$, à la Bourse de Toronto.

Un dividende spécial de 0,50$ par action sera également versé le 2 décembre aux actionnaires inscrits le 25 novembre.

Plusieurs observateurs du secteur de demandaient, en début de semaine, comment Jean Coutu allait utiliser ses liquidités de 500 millions.

Le scénario d'une privatisation de l'entreprise québécoise par ses principaux dirigeants avait même été évoqué par une analyse de RBC Marché des Capitaux.

Jean Coutu se dit quand même prêt à procéder à des acquisitions, même si celles d'envergure semblent moins possibles depuis que Loblaw [[|ticker sym='T.L'|]] a acquis Shoppers Drug Mart [[|ticker sym='T.SC'|]], Pharmaprix au Québec, pour 12,4 milliards en juillet dernier.

«La grosse transaction a été réalisée au cours de l'été, a reconnu M. Coutu. Ce qu'il reste, c'est la perspective d'acquérir des indépendants. Ce n'est pas encore le cas, mais ça devrait se préciser dans le futur.»

Selon lui, le Groupe aimerait continuer à prendre de l'expansion via l'Ontario et dans d'autres provinces à proximité du Québec.

Quant aux résultats, le bénéfice net de la société a été de 208,2 millions au deuxième trimestre, qui s'est terminé le 31 août dernier, une augmentation de 51,2 millions par rapport à la même période l'an dernier.

Le bénéfice net par action a été de 0,99$, comparativement à 0,23$ en 2012. Le bénéfice ajusté s'élève à 0,24$ par action, par rapport à 0,23 en 2012.

Du côté des ventes, elles ont reculé à 653,8 millions au cours du dernier trimestre, alors qu'elles étaient de 658,7 millions l'année précédente.

Le résultat net du premier semestre de l'exercice financier 2014 s'élevait à 316,8 millions, soit 1,49$ par action, comparativement à 448,5 millions, ou 2,05$ par action, pour la même période l'année précédente.

Le Groupe attribue ce recul à l'impact déflationniste sur les produits lié à l'augmentation importante du volume des ordonnances de médicaments génériques ainsi que des réductions du prix des médicaments génériques.

Le Groupe Jean Coutu exploite un réseau de 407 magasins franchisés au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Ontario sous diverses bannières.

L'action de Jean Coutu a cédé mercredi 79 cents, soit 4,2 pour cent, à la Bourse de Toronto, où elle a clôturé à 18,12$.