Une soupe en conserve chez Dollarama, une boîte de friandises chez Canadian Tire pour les enfants, des capsules de café chez Bureau en gros pour les collègues, du lait à la pharmacie, un pain chez Walmart...

Mine de rien, ces achats font mal aux supermarchés: leurs parts de marché diminuent sans arrêt depuis au moins 2004. Ces données viennent confirmer une tendance lourde dans l'industrie appelée communément «channel blurring» (la disparition des chasses gardées).

«Des changements s'opèrent quant au type de magasin où les aliments sont achetés, étant donné que les magasins de marchandises diverses ont étendu leur sélection de produits alimentaires», rappelle Statistique Canada dans une étude sur la vente au détail publiée hier.

L'an dernier, la proportion d'aliments vendus en épicerie est tombée sous la barre des 80%. En 2004, les supermarchés vendaient près de 87% de la nourriture au pays.

En revanche, les magasins comme Walmart, Costco, Dollarama, Tigre Géant, Pharmaprix et Jean Coutu augmentent la part de leurs revenus générée par l'épicerie. En 2012, cette catégorie représentait en moyenne 22,5% de leur chiffre d'affaires.

Les magasins à rayons Target, arrivés au Canada depuis six mois (et au Québec depuis une semaine), misent eux aussi sur l'alimentation pour accroître la fréquence de magasinage des clients.

L'étude ne dit pas quelle proportion des ventes des épiciers canadiens provient de biens non alimentaires comme la vaisselle, les vêtements (Joe Fresh dans le groupe Loblaw) et les jouets.