La fortune des propriétaires d'immeubles non résidentiels varie grandement en fonction de la catégorie d'immeubles qu'ils possèdent dans l'île de Montréal. En moyenne, les propriétés s'apprécient de 13,7% par rapport aux valeurs du rôle précédent. Cette moyenne masque toutefois d'importantes différences entre les types d'immeubles. Plus inquiétant encore, les valeurs des commerces au centre-ville augmentent moins rapidement que dans le reste de l'île de Montréal.

Le centre-ville subit depuis quelques années la concurrence du quartier DIX30. Il doit vivre aussi avec la congestion urbaine, des travaux perpétuels, sans parler des manifs étudiantes du printemps 2012. Les valeurs du nouveau rôle semblent confirmer les difficultés rencontrées par les commerçants. Avec une hausse de 13,6% seulement, la valeur des commerces sur rue dans l'arrondissement de Ville-Marie avance plus lentement que la moyenne de l'île, à 17,5%. La même réalité prévaut dans les centres commerciaux de la rue Sainte-Catherine.

Outre la question des commerces au centre-ville, le nouveau rôle attribue aux bureaux la hausse la plus importante dans le secteur non résidentiel. À l'autre bout du spectre, les bâtiments industriels et les hôtels accusent le coup. Une situation qui entraînera inévitablement un déplacement du fardeau fiscal des derniers vers les premiers.

Les 1200 immeubles de bureaux de l'île de Montréal affichent une hausse moyenne de 21,3%. Les hausses excèdent cette moyenne sur le Plateau Mont-Royal et dans le Sud-Ouest. L'arrondissement de Ville-Marie, où sont situées la moitié de toutes les tours de bureaux de l'île, est légèrement en haut de la moyenne, à 22%.

Les secteurs industriels touchés

Au cours de la décennie 2000, Montréal a perdu des milliers d'emplois de nature industrielle. Pas surprenant que la valeur des immeubles industriels n'affiche guère de vigueur. Les valeurs baissent dans quatre secteurs de l'Ouest-de-l'Île, à Kirkland notamment, en raison de la fermeture du complexe pharmaceutique Merck.

Les valeurs des hôtels de la métropole stagnent en général. Le taux d'occupation est resté sous pression au cours de la période de référence du rôle. On a vu des établissements changer de vocation, en devenant des résidences pour étudiants, par exemple. Un signe qui indique généralement que la valeur n'est pas optimale. Les établissements plus récents font mieux, a dit Bernard Côté, évaluateur en chef de la Ville de Montréal.

La valeur des terrains vacants est riche d'enseignement, puisqu'elle découle de l'intérêt des promoteurs immobiliers pour un secteur donné. Dans l'ensemble de l'île, les quelque 18 000 lots vacants, toutes tailles confondues, se sont appréciés de 30%. Une hausse de 45% a été observée dans le Sud-Ouest, arrondissement qui englobe le quartier Griffintown, théâtre de plusieurs projets de copropriétés.