Le président du conseil d'administration de la chaîne de librairies en difficulté Barnes and Noble, Leonard Riggio, a renoncé à racheter les magasins et le site internet du groupe qu'il a fondé, d'après un document boursier publié mardi.

L'action du groupe chutait de 11,6% à 14,75 dollars à la mi-séance.

M. Riggio «a signalé au conseil d'administration qu'il ne prévoyait plus de faire une offre pour les activités de détail de l'entreprise», comme il en avait déclaré l'intention en février. Dans ce document, il précise toutefois se «réserver le droit de faire une offre à l'avenir».

«Notre priorité pour l'instant devrait être de servir plus de 10 millions de clients qui possèdent (une tablette ou une liseuse) Nook, de nous concentrer sur le renforcement de notre activité de détail et d'accélérer la vente des produits Nook dans nos magasins» et ailleurs, notamment en ligne, a ajouté M. Riggio.

Lors d'une conférence d'analystes en marge de la publication de ses résultats trimestriels, Michael Huseby, président de la division Nook, a souligné que M. Riggio «soutenait activement (leur) vision d'une entreprise plus intégrée et restait très impliqué dans la supervision stratégique de l'entreprise».

Le groupe a annoncé mardi une perte de 87 millions de dollars, deux fois plus importante qu'un an auparavant, en raison d'une baisse de ses ventes plus rapide que le recul de ses coûts au cours du premier trimestre de son exercice décalé, clôturé le 27 juillet.

La baisse de ventes de la division Nook a été particulièrement marquée (-20%) suivie par celle des magasins de détail (-10%), tandis que les activités de librairie universitaire ont affiché une hausse du chiffre d'affaires de 2,4%.

Les ventes «décevantes» de Nook ont été dues davantage aux liseuses elles-mêmes qu'aux contenus et accessoires, dans un environnement de plus en plus «concurrentiel», a déploré M. Huseby.

En juin, Barnes & Noble a annoncé qu'il allait chercher un partenariat pour continuer à fabriquer des tablettes couleur, et continuerait seul à produire des liseuses électroniques en noir et blanc.

Selon M. Huseby, cette annonce a été «mal interprétée par beaucoup» comme l'annonce qu'il se retirait du marché des tablettes couleur.

«Au moins un nouveau modèle de Nook sera lancé pour la saison des fêtes», a-t-il insisté, ajoutant que d'autres produits étaient en développement.

Barnes and Noble, qui compte 674 librairies à travers tous les États-Unis ainsi qu'un magasin en ligne, voit ses pertes s'accélérer: il a enregistré une perte de 119 millions de dollars sur la totalité de son exercice précédent, deux fois plus qu'un an auparavant.

En juillet, le groupe de librairies avait annoncé la démission avec effet immédiat de son directeur général William Lynch, qui était en poste depuis trois ans.

Un successeur n'a pas été nommé ce qui donne le contrôle opérationnel du groupe à M. Riggio.

Le retrait du plan de rachat de M. Riggio pourrait remettre en question l'hypothèse d'une scission de la division Nook.

En mai, des informations de presse indiquaient notamment que Microsoft, qui a investi 300 millions de dollars dans Nook, pourrait racheter cette activité.