Jeunes finissants des écoles de gestion, attendez-vous à être sollicités. Le secteur du commerce de détail aura bientôt besoin de renouveler sa garde, et compte prendre les moyens pour vous y intéresser.

Comme plusieurs secteurs de l'emploi, celui du commerce de détail assistera prochainement au départ à la retraite de nombreux propriétaires et gestionnaires. La problématique inquiète le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) qui entend maintenant à se rapprocher des centres d'enseignement afin d'assurer la relève du secteur.

Pour y parvenir, l'organisme a entre autres participé au lancement, le mois dernier, d'un nouveau programme de baccalauréat de l'Université Laval en administration des affaires axé sur le commerce de détail. Une initiative qui en annonce d'autres.

«On est en train de négocier des partenariats avec les universités pour, d'une part, aller chercher du contenu et faire de la recherche et du développement, mais également pour faire en sorte que l'on puisse recruter des gestionnaires qui ont du potentiel de haut niveau», indique Léopold Turgeon, président et directeur général du CQCD.

Selon lui, les jeunes, comme leurs ainés, ont une perception négative de ce qu'offre le secteur du commerce de détail en termes de condition salariale. «Plusieurs sont passés par là comme étudiant, à travailler au salaire minimum, explique le président de la CQCD. Malgré ce qu'ils pensent, on y trouve de très bons emplois qui sont très bien rémunérés.»

Un congrès

La question de la relève dans le secteur du commerce de détail constituera l'un des thèmes abordés au cours du 20e congrès du CQCD qui aura lieu les 11 et 12 mars.

Au plan des problématiques abordées au cours de l'événement, on compte aussi discuter du retard des détaillants en matière de commerce électronique. Une situation qui s'explique par la forte proportion de détaillants-propriétaires au Québec, selon Léopold Turgeon.

«Malheureusement, notre force devient notre faiblesse: les détaillants sont largement propriétaires au Québec, dit-il. La beauté de ça, c'est qu'ils sont près de leur clientèle, mais l'envers de la médaille, c'est que ces gens n'ont pas les ressources financières et humaines pour aller sur le web 2.0.»

Si certains détaillants s'intéressent à la vente en ligne, d'autres se sentent plutôt concernés par un autre enjeu qui sera discuté au congrès, soit celui de l'arrivée de nouveaux compétiteurs dans l'univers québécois du commerce de détail, à commencer par celle de Target. Une venue qui inquiète peu le président du CQCD.

«D'après moi, ça va toucher tout le monde parce qu'ils (Target) offrent plusieurs sortes de produits, dit-il. C'est sûr que ça va affecter le commerce de détail, mais lorsque Wal-Mart est arrivé, on s'est dit la même chose et pourtant, le marché s'est ajusté.»