La chaîne suédoise d'ameublement IKEA espère se lancer à la conquête de nouveaux marchés, dont l'Inde.

Dans la dernière décennie, la compagnie suédoise s'est installée dans de nouveaux marchés émergents, dont la Chine et la Russie, même si 89 pour cent de ses ventes proviennent encore des magasins européens.

Dans les deux prochaines années, IKEA souhaite ouvrir boutique en Serbie et en Croatie, en plus d'avoir récemment acheté un terrain en Corée du Sud.

Toutefois, la plus grande occasion pourrait émaner de l'Inde, un pays doté d'une croissance rapide et de 1,2 milliard d'habitants, un territoire qu'IKEA reluque depuis des années, révèle M. Ohlsson.

IKEA devait toutefois attendre que l'Inde modifie sa politique sur l'investissement direct étranger, ce qui s'est produit la semaine dernière. Le ministère indien du Commerce a annoncé qu'il autoriserait les compagnies étrangères qui vendent des produits sous un nom unique à posséder 100% de leurs magasins.

M. Ohlsson et son directeur financier, Soeren Hansen, étudient toujours les subtilités de la loi, pour s'assurer, par exemple, que l'obligation d'utiliser un certain pourcentage de produits conçus localement n'entre pas en contradiction avec son mode de fonctionnement.

En comparaison à d'autres compagnies forcées d'agir vite pour plaire aux actionnaires, IKEA peut prendre son temps. Le fabricant de meubles n'est pas coté en bourse. Il appartient à une fondation contrôlée par la famille du fondateur d'IKEA, Ingvar Kamprad, une structure qui permet à la compagnie d'investir dans de nouveaux marchés ou des rénovations à ses magasins, sans que ces investissements rapportent à court terme.

Profit record

Le distributeur suédois de meubles et d'articles de décoration Ikea a enregistré un bénéfice record, de près de 3 milliards d'euros (3,9 milliards $CAN), en hausse de 10,3%, en 2010/2011, grâce à une forte hausse de ses ventes dans la plupart de ses marchés, a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.

Le résultat net est ressorti à 2,97 milliards d'euros (3 milliards $CAN) lors de son exercice décalé, clos au 31 août 2011, précise le groupe, qui a vu son chiffre d'affaires progresser de 6,9% à 24,7 milliards d'euros (31,8 milliards $CAN) sur la période.

«Les ventes ont progressé dans la plupart des pays, notamment en Russie, Chine et en Pologne», explique le groupe, qui n'est pas coté. Il n'est pas donc tenu de publier ses résultats.

L'Europe représente 79% des ventes du groupe, l'Amérique du nord 14% et la Russie, l'Asie et l'Australie 7%.

«Nous avons gagné des parts de marché dans plus ou moins tous les pays», s'est réjoui le directeur général Mikael Ohlsson, cité dans le communiqué. Pour ce, l'enseigne, connue pour ses meubles en kit, a notamment joué sur les prix, souligne son patron.

«Malgré la hausse du coût des matières premières, Ikea a pu baisser ses prix de 2,6% tout en renforçant la qualité de nos produits», avance M. Olhsson.

Ikea relève toutefois que la hausse des prix des matières premières et ses investissements ont réduit ses marges à 44,2% en 2010/11, contre 46,1% lors de l'exercice fiscal précédent.

Fort de ce bon crû 2010/11, Ikea prévoit d'investir 3 milliards d'euros (3,9 milliards $CAN) en 2011/12 dans des magasins, des usines, des centres de distribution et dans le développement de ses sources d'énergie éolienne et solaire.

En 2010-11, Ikea indique avoir ouvert sept nouveaux magasins dans sept pays et en comptait fin août un total de 287 dans 26 pays. Il emploie 131 000 salariés.

- avec l'AFP