«C'est l'bon temps d'en profiter, ça arrive rien qu'une fois par année», chantait La Bolduc. Hier après-midi, la célèbre mélodie semblait être devenue l'hymne des chasseurs d'aubaines qui se sont rués par milliers dans les magasins à la recherche d'une bonne affaire.

Le Boxing Day, c'est une tradition, une religion même!», a laissé tomber Rosy Abi Nader, 19 ans, en pleine séance de magasinage au Quartier DIX30, à Brossard. «Moi, j'y vais chaque année pour les aubaines, mais aussi pour l'ambiance et pour voir le monde.»

Malgré l'avènement des sites d'achat en ligne et des soldes avant Noël, le Boxing Day est toujours aussi populaire auprès des Québécois. Hier, les trottoirs de la rue Sainte-Catherine et les centres commerciaux du centre-ville étaient noirs de monde. Même portrait au Quartier DIX30, sur la Rive-Sud, où les automobilistes ont dû user de patience pour naviguer dans le stationnement.

Comme chaque année, plusieurs amateurs de bas prix ont commencé à faire la file aux aurores dans l'espoir de mettre la main sur des appareils électroniques à prix réduit. «Je suis arrivée à 7h du matin. Nous étions les premiers, donc j'ai dormi dans l'auto», a expliqué Émilie Beaulieu-Ouellet qui a bravé le froid afin de se procurer un nouvel ordinateur.

La jeune femme de 22 ans et son père se sont relayés dans la file jusqu'à l'ouverture du magasin, à 13h. À leur avis, l'attente en valait la peine. «Avec les programmes que je dois acheter pour mon ordinateur, j'épargne environ 350$. Pour une étudiante, c'est beaucoup. Mine de rien, c'est un loyer que j'économise!», a affirmé Mme Beaulieu-Ouellet.

Avec le 23 décembre, le 26 décembre est la journée est la plus occupée et la plus lucrative pour les commerçants. «C'est mon 35e Boxing Day et, année après année, l'événement est toujours aussi populaire», a expliqué Diane Landry, vice-présidente commercialisation à la boutique Sports Experts du centre-ville. «C'est la plus grosse journée de l'année, tous nos employés sont entrés aujourd'hui. Malgré l'affluence, tout se passe bien. Les gens sont de bonne humeur.»

Tous nos employés sont arrivés à 9h pour que l'on se prépare. On a mis deux heures juste pour changer les prix!», a expliqué François-René Barland, vendeur chez EB Games, détaillant de jeux vidéo. Ce dernier comprend la frénésie des soldes du lendemain de Noël. «Je pense que ça vaut la peine. Moi-même, je vais repartir avec une télévision et une console Xbox ce soir.»

À quelques mètres de là, Karine Bourbier et son fils Antoine, 10 ans, magasinaient les cadeaux de Noël du garçon. «Le Boxing Day, ça vaut la peine quand les enfants sont grands et qu'ils ne croient plus au père Noël! , a-t-elle affirmé. Le fait d'attendre quelques jours nous permet de nous procurer davantage de jeux et d'en avoir plus pour notre argent.»

Mais tous n'ont pas le même enthousiasme. «Je regrette un peu, je ne m'attendais pas à ça», a laissé tomber Émilie Thibaudeau, qui en était à son premier Boxing Day. «Il y a plein de monde, il fait chaud et il y a des files d'attente partout.» Le jeu en vaut-il la chandelle? «J'ai économisé 10$ sur une paire de patins