Les affaires pourraient difficilement aller mieux pour Dollarama (T.DOL), si bien que les dirigeants de la chaîne de magasins à escompte ont senti le besoin de modérer les attentes des analystes, mercredi.

À son troisième trimestre, qui a pris fin le 30 octobre, l'entreprise montréalaise a enregistré des profits nets de 41,8 millions (55 cents par action), en hausse de 33,3% par rapport aux 31,3 millions (42 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les résultats ont surpassé les attentes des analystes financiers, qui tablaient en moyenne sur un bénéfice par action de 52 cents.

Le chiffre d'affaires a bondi de 12,5% pour s'élever à 400,3 millions, grâce à une augmentation appréciable - 5,1% - des ventes des magasins ouverts depuis au moins un an et à l'ouverture de nouveaux établissements.

La décision relativement récente de Dollarama d'accepter les cartes de débit n'est pas étrangère à cette forte croissance: ce moyen de paiement est désormais utilisé pour plus de 40% des transactions et se traduit par des achats près de deux fois et demie plus élevés que ceux réglés au comptant.

De plus, malgré la hausse des salaires et des coûts de transport, la marge brute a atteint 37%, contre 36,7% au deuxième trimestre et 36,2% un an plus tôt.

Quand des analystes lui ont demandé s'il était envisageable d'aller encore plus loin, le chef de l'exploitation de Dollarama, Stéphane Gonthier, a répondu que le défi était surtout de ne pas descendre sous le seuil que la direction s'est fixé, soit 36% de marge brute.

«Nous croyons qu'à ce niveau, nous pouvons maintenir un sain équilibre entre maximiser la valeur pour nos actionnaires et présenter une offre attrayante à nos clients, ce qui, par ricochet, stimule la croissance des ventes», a-t-il déclaré au cours d'une téléconférence.

La valeur moyenne des transactions effectuées chez Dollarama a une fois de plus augmenté au troisième trimestre. Le nombre d'achats a toutefois continué à reculer, mais à un rythme inférieur qu'au cours des trimestres précédents.

Pas de pub en vue

Une chose est sûre, Dollarama n'entend pas se lancer dans des campagnes de publicité-marketing.

«Il est très difficile pour un détaillant de se convaincre de dépenser de l'argent pour attirer plus de clients quand la progression des ventes comparables se chiffre à plus de cinq pour cent», a fait remarquer M. Gonthier.

Le détaillant tentera plutôt d'abaisser la proportion des consommateurs qui ressortent d'un magasin sans rien acheter. Le défi est toutefois de taille: à l'heure actuelle, à peine 15% des personnes qui entrent dans un Dollarama quittent sans passer à la caisse.

Dollarama a ouvert 10 nouveaux magasins pendant le troisième trimestre et 38 depuis le début de son exercice, à la fin janvier. L'entreprise estime qu'elle en aura ouvert 50 en tout au cours de l'année et prévoit en faire autant en 2012-13. Au 30 octobre, Dollarama comptait 690 magasins au pays.

Compte tenu du taux d'inoccupation très bas dans le secteur de l'immobilier commercial au Canada, il est cependant de plus en plus difficile pour Dollarama de trouver des locaux adéquats à un prix raisonnable, a indiqué mercredi le fondateur et grand patron du détaillant, Larry Rossy.

En fin d'après-midi, mercredi, l'action de Dollarama gagnait 2,8% pour s'échanger à 41,44 $, à la Bourse de Toronto.