La Commission de la santé et de la sécurité du travail considère que la société Couche-Tard a respecté les termes de l'«entente de correction» survenue entre les deux parties relative à l'installation de barrières physiques dans ses dépanneurs. La CSST arrive à cette conclusion après que son inspecteur eut terminé ses visites dans la demi-douzaine d'établissements visés par l'entente dans les jours suivant son échéance du 15 octobre.

Du lot, cinq établissements ont maintenant une cage de verre entourant le comptoir des caisses. Le sixième, situé au 2555, rue Provost, à Lachine, n'est plus tenu d'en avoir étant donné que le dépanneur ferme à 23h et n'est pas ouvert la nuit.

«Il restait à fixer les vitres qui doivent fermer les guichets, dit Jacques Nadeau, porte-parole de l'organisme chargé d'appliquer la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Le retard dans l'installation des vitres est attribuable aux délais de production de certains fournisseurs. Ce n'est pas la faute de Couche-Tard», prend-il soin de préciser. L'organisme a obtenu des assurances que les vitres seraient installées dès la réception du matériel.

Les vitres manquantes devraient être en place au plus tard le 18 novembre, a précisé Denise Deveau, responsable des relations médias pour Couche-Tard. Chaque cage de verre coûte 15 000$ à l'entreprise, installation comprise.

«Il faut reconnaître une chose. Ils (les gens de Couche-Tard) ont été collaborateurs. Ils ont accepté nos recommandations et ils ont agi avec diligence», ajoute M. Nadeau.

Depuis 2007, la CSST a envoyé 55 constats d'infraction à la société dirigée par Alain Bouchard. Le 16 juin dernier, Couche-Tard s'est entendu avec l'organisme pour mettre en place les correctifs exigés, notamment l'installation d'une barrière physique entre la caisse et les clients, dans une demi-douzaine d'établissements ciblés. Une telle barrière peut prendre la forme d'une vitre blindée entourant l'espace réservé au commis, ce qui crée une zone sécurisée.

Des dépanneurs à risque toujours sans cage de verre

La Presse Affaires a visité cinq dépanneurs le 17 octobre. Les cinq établissements visités avaient fait l'objet de rapports d'intervention de la CSST exigeant l'installation de barrières physiques. Lors de notre visite, deux des cinq dépanneurs, les 8550, Hochelaga et 8950, Sherbrooke Est, n'avaient pas de cage de verre. Selon la CSST, ces deux dépanneurs ne font pas partie de l'entente de la mi-juin.

«Pour ces deux établissements, il n'y avait pas de données récentes du Service de police voulant qu'il y avait des problèmes à ces deux endroits», a expliqué M. Nadeau, cette semaine.

Une réponse pour le moins étonnante étant donné que la CSST a écrit trois rapports d'intervention en 2010 au sujet du dépanneur du 8550, rue Hochelaga. Le plus récent, daté du 1er novembre 2010, énumère huit vols et une tentative de vol qualifié entre 2008 et la mi-2010, à partir de renseignements obtenus auprès du Service de police de la Ville de Montréal. Depuis le 1er novembre 2010, la CSST réclame l'installation d'une barrière physique au 8550, Hochelaga.

En ce qui a trait au 8950, rue Sherbrooke Est, le dépanneur a été l'objet de neuf vols qualifiés de 2008 à 2010, rapporte l'inspecteur de la CSST dans son rapport d'intervention, daté du 8 juin 2010. L'organisme demande à Couche-Tard d'installer une barrière physique entre la caisse et les clients depuis cette date.

Tous les documents ont été obtenus auprès de la CSST en vertu d'une demande d'accès à l'information.

Couche-Tard a refusé de dire quand elle installera une cage de verre dans ces deux établissements.