Le ralentissement mondial de l'économie ne mettra pas le père Noël au chômage cette année! Du moins pas au Québec, où les consommateurs entendent dépenser sensiblement autant durant la période des Fêtes 2011 que celle de 2010.

Les trois quarts des Québécois qui feront des emplettes prévoient dépenser au moins autant que l'an dernier. Par ménage, on parle de dépenses moyennes de 673$. Et au total, de 2,3 milliards de dollars, en hausse de 2% par rapport à 2010.

C'est ce que révèle la plus récente étude sur le comportement d'achat pour les Fêtes du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), réalisée par Groupe Altus, qui met aussi en relief la manière utilisée par les consommateurs pour se procurer leurs biens. Ainsi, 53% des Québécois achèteront présents, tenues et victuailles dans les centres commerciaux.

Le pourcentage de gens qui magasineront dans les grandes surfaces sera moins élevé cette année, passant de 10% à 8%. Le nombre de personnes prévoyant acheter en ligne passerait cependant de 11% à 14%.

Sur l'internet, les sites les plus courus pourraient bien être Amazon (28%), eBay (25%), Archambault (15%), Future Shop (13%), BestBuy (10%), Sears (9%) et Renaud-Bray (7%). «On table sur le développement en ligne depuis 2009, grâce à un investissement de 1,5 million de dollars dans un centre de distribution de 40 000 pieds carrés, explique Blaise Renaud, directeur général de Groupe Renaud-Bray. On a en stock 100 000 titres différents et tous ces livres peuvent être expédiés en 24 à 72 heures.»

L'activité en ligne de Renaud-Bray s'est accrue de près de 400% en trois ans. «Les consultations sur notre site internet sont en hausse, confirme aussi Thierry Lopez, directeur du marketing au Québec de Future Shop. Sur 10 clients qui viennent en magasin, 8 ont consulté notre site. Les gens qui achètent en ligne savent aussi que notre site est sûr. Mais ça ne se fait pas au détriment de la clientèle en magasin.»

Comme l'an dernier, pour la période des Fêtes, Future Shop a embauché 4000 temporaires au pays. Car, selon une autre étude, 93% des clients préfèrent acheter en magasin plutôt qu'en ligne. «Les gens veulent toucher le produit», estime Thierry Lopez.

Et quels produits? «On en a beaucoup de plus populaires cette année, comme la télévision intelligente (SmartTV). Aujourd'hui, les clients nous la demandent. On a aussi plusieurs nouvelles tablettes électroniques. L'an dernier, on n'avait qu'une marque.»

Future Shop estime que les prix plus accessibles de plusieurs produits se traduiront par un bon chiffre d'affaires pendant le temps des Fêtes. Du côté d'un commerce comme Tristan, on compte sur le look de la collection de vêtements actuelle pour encourager les ventes. «Nous avons des articles de bonnes coupes qui vont durer, explique Lili Fortin, directrice du développement des affaires de Tristan. À des périodes comme celle-ci, on met beaucoup d'efforts pour favoriser les investissements à long terme. Les gens sont plus sélectifs.»

Chez Tristan, on croit que les clients achèteront davantage qu'en 2010. «Mais ils risquent d'acheter à la dernière minute, car la neige n'est pas encore arrivée», souligne Lili Fortin.

Des détaillants comme Future Shop ont commencé leur campagne du temps des Fêtes le 4 novembre. Mais, neige ou pas, ils auraient pu s'y mettre plus tôt, sachant que, lors du sondage, 22% des Québécois disaient vouloir commencer leurs achats en octobre, comparativement à 34% en novembre et 35% en décembre.

Jusqu'à 44% des consommateurs pensent, par ailleurs, acheter des chèques-cadeaux. «Nous notons à ce titre une hausse significative des ventes, dit Blaise Renaud. Le fait qu'on puisse se les procurer en ligne et les dépenser en ligne est un très bon argument de vente pour Renaud-Bray!»

Par ailleurs, les intentions d'achat auraient pu être plus élevées considérant l'augmentation de la taxe de vente (de 8.5% à 9,5%), prévue le 1er janvier 2012. «Ça n'a aucune incidence sur les achats courants, dit toutefois Gaston Lafleur, PDG du CQCD. Plutôt sur les achats d'électroménagers et les voitures. Et bien des consommateurs ne savent pas encore qu'une telle augmentation aura lieu.»